Le ministère public n'a pas requis mercredi de condamnation pour l'ancien PDG de Vivendi Universal Jean-Marie Messier
Poursuivi pour "diffusion d'informations fausses ou trompeuses, manipulation de cours et abus de biens sociaux", l'ex dirigeant comparait devant le Tribunal correctionnel de Paris avec six co-prévenus.
Le procès dans lequel 300 détenteurs d'actions du groupe se sont constitués partie civile pour tenter d'obtenir réparation, se termine vendredi.
"L'affaire Vivendi n'est pas une affaire Enron, les comptes n'étaient pas truqués, ce n'est pas une fraude généralisée orchestrée par M. Messier ", a dit le procureur Chantal de Leiris.
Le parquet avait déjà requis un non-lieu en 2009 à la fin de l'instruction, mais un juge d'instruction avait ordonné un procès en passant outre cet avis.
Par une série d'acquisitions financées à crédit, Jean-Marie Messier avait transformé entre 1996 et 2002 la Compagnie générale des eaux en éphémère géant mondial de la communication, avec notamment le rachat de Canal Plus et du groupe canadien Seagram qui contrôlait notamment le studio de cinéma Universal. Au final, le groupe a fini cerné par les dettes et les pertes.
Un réquisitoire sans surprise
Dès l'ouverture du procès le 2 juin 2010, prédisant une demande de relaxe générale de la part du ministère public, Me Pascale Lavisse, avocat de l'Association des petits porteurs actifs (Appac), a dénoncé "un choix d'opportunité".
Les 219 actionnaires de Vivendi représentés par l'Appac "disent clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce choix (...)", a insisté Me Lavisse.
Comme ses confrères, qui avaient plaidé la semaine dernière, Me Lavisse est venu "demander au tribunal de la République française de protéger l'intérêt légitime des actionnaires qui se confond avec celui de l'économie française".
"Pour obtenir et conserver la confiance des actionnaires", "pour ne pas perdre la face", la direction de Vivendi a "dissimulé" l'endettement massif et les problèmes de trésorerie rencontrés par le groupe, a critiqué l'avocat.
Aux yeux de Me Lavisse, Jean-Marie Messier, surnommé "J2M" mériterait davantage le raccourci de "J3M", "comme mensonge, manoeuvre, mépris".
Le parquet requiert aussi la relaxe des six autres prévenus, quatre autres ex-dirigeants du groupe, dont l'ancien bras droit de Jean-Marie Messier, Guillaume Hannezo, 49 ans, et deux autres personnes, dont le Canadien Edgar Bronfman Jr, 55 ans, directeur général de Warner Music.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.