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Le meurtrier présumé de la joggeuse à Marcq-en-Baroeul, un homme de 39 ans, a reconnu les faits

Il a été mis en examen et écroué mercredi pour "enlèvement", "séquestration" "viol avec arme" et "meurtre".Récidiviste, ce chauffeur-livreur bénéficiait d'une libération conditionnelle depuis un an, après une condamnation en 2006 à une peine de 10 ans prison pour avoir violé une joggeuse sous la menace d'une arme, selon le procureur de Lille.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Le corps de la victime, commerciale de 29 ans, a été retrouvé dans un bois du sud de Lille. (AFP - Philippe HUGUEN)

Il a été mis en examen et écroué mercredi pour "enlèvement", "séquestration" "viol avec arme" et "meurtre".

Récidiviste, ce chauffeur-livreur bénéficiait d'une libération conditionnelle depuis un an, après une condamnation en 2006 à une peine de 10 ans prison pour avoir violé une joggeuse sous la menace d'une arme, selon le procureur de Lille.

Natacha Mougel, 29 ans, cadre dans l'enseigne de magasins de sports Décathlon, a été tuée par Alain Penin alors qu'elle faisait un jogging dimanche soir à Marcq-en-Baroeul (Nord), ville résidentielle de la banlieue lillois. Elle a été étranglée et mortellement blessée à l'arme blanche, semble-t-il avec un tournevis.

Le suspect a invoqué des "pulsions irrépressibles", selon le procureur.

Selon une source proche de l'enquête, le suspect avait effectué des repérages "en quête d'une proie" depuis la fin du mois de juillet sur deux parcours de jogging à Marcq-en-Baroeul et à Phalempin, au sud de Lille, où le corps de la victime a été retrouvé dans la nuit de lundi à mardi.

Le suspect a mené les policiers à son corps dans la forêt de Phalempin, à une quinzaine de kilomètres du lieu de la disparition de la jeune femme.

Il a également reconnu avoir tenté de violer la victime dans cette forêt, après l'avoir brutalisée et transportée dans le coffre de sa voiture de Marcq-en-Baroeul au lieu du crime, selon une source proche de l'enquête.

Le suspect ne présentait pas de "risques"
L'homme, dit-on de source judiciaire, était astreint à un "suivi socio-judiciaire", prévu par une loi prise sous la gauche en 1998. Son dossier montrerait qu'il a honoré tous ses rendez-vous avec son agent de probation et son médecin et qu'il ne présentait pas de risque, a-t-on précisé.

Il n'avait pas signalé un changement d'adresse récent à l'administration mais l'avait notifié à son agent de probation.

Me Abderrahmane Hammouch, avocat de M. Penin, a expliqué mercredi à la presse que son client, qui "reconnait intégralement les faits", "se décrit lui-même comme quelqu'un de malade (...) qui veut être soigné". "Je ne pense pas que ce soit le procès de la libération conditionnelle", a-t-il dit, ajoutant que son client aurait dû de toute manière "sortir à un moment ou à un autre".

Les proches de la victime révoltés

Comme il s'exprimait devant le palais de justice, il a été pris à partie verbalement par l'oncle de la victime, qui l'a accusé d'être "l'avocat du diable". "Refusez le dossier si vous êtes un homme !", lui a-t-il lancé. Pour leur part, une dizaine de proches de la victime se sont rassemblés devant le tribunal, tenant quatre banderoles avec l'inscription "Drame de Natacha plus jamais ça".

L'une de ses amies, prénommée Louise (qui n'a pas souhaité donner son patronyme) a estimé que le meurtrier présumé avait réussi "à manipuler les psychiatres, à berner tout le monde".

Dans un communiqué, l'Association pour la protection contre les agressions et les crimes sexuels a affirmé qu'il aurait été possible d'obliger Alain Penin à porter un bracelet électronique.

Les trois lois votées à l'initiative de Nicolas Sarkozy sur la récidive depuis son élection faisaient suite à des faits divers similaires.

Le dernier en date concernait en octobre 2009 le meurtre en forêt de Fontainebleau d'une joggeuse, Marie-Christine Hodeau, par un homme ayant bénéficié d'une libération conditionnelle.

Les mesures adoptées dans ces textes sont soit juridiquement inapplicables aux criminels condamnés pour des faits antérieurs aux lois, soit soumises à des conditions telles qu'elles ne peuvent leur être imposées, soit impossibles à mettre en oeuvre en raison de problèmes financiers.

Ainsi, la "castration chimique" - traitement médical inhibant en théorie la libido - ne peut être décidée que si le sujet présente des troubles après sa libération, ce qui n'était pas le cas à Lille.

Le bracelet électronique permettant une surveillance mobile n'existe qu'à l'état embryonnaire en France, les crédits n'ayant jamais été débloqués pour une mise en service nationale.

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