Le groupe UMP-NC au conseil général de Seine-St-Denis a demandé mardi la démission du président Claude Bartolone (PS)
Alain Marleix, secrétaire d'Etat aux collectivités territoriales, avait averti lundi que le département serait placé sous tutelle du préfet s'il présentait jeudi un budget en déséquilibre, ce qui est prohibé par la loi.
Benoît Hamon, porte-parole du PS, a jugé "savoureuse" cette menace d'Alain Marleix, alors que le déficit de l'Etat avoisine 150 md.
"Je demande la démission de Claude Bartolone (...) en raison de son incapacité à présenter un budget départemental en équilibre, comme l'exige la loi", a annoncé mardi dans un communiqué le président du groupe UMP-Nouveau Centre. Selon Ludovic Toro, M.Bartolone "reconnaît, par ces méthodes inacceptables, qu'il est incapable de gérer la Seine-Saint-Denis sans faire appel à des pratiques indignes d'un conseiller général et d'un député responsable". Ludovic Toro estime encore que "ce procédé n'a pour but que d'attirer à lui l'attention des médias, comme il le fait depuis le début de son mandat afin de conforter sa place dans la hiérarchie du parti socialiste".
Le président du conseil général de Seine-Saint-Denis, composé de 17 conseillers PS, 13 PCF et 10 UMP-NC, menace de présenter jeudi un budget en déséquilibre, "budget de révolte" pour protester contre ce qu'il estime être un dû de l'Etat, au titre de charges transférées et non compensées.
Hamon justifie, Raoult dénonce
Benoît Hamon, porte-parole du PS, a jugé mardi "savoureuse" la menace du ministre Alain Marleix de mettre sous tutelle le conseil général de Seine-Saint-Denis: "Que M.Marleix et l'Etat veuillent mettre sous tutelle le Conseil général de Seine-Saint-Denis, ce serait savoureux si l'Etat n'était pas lui-même dans un déficit autour de 150 milliards d'euros qui les rend parfaitement illégitimes à donner ce genre de leçons au conseil général de Seine-Saint-Denis comme à tous les Conseils généraux", a estimé Benoît Hamon lors d'un point presse au siège du PS.
M. Hamon a fait valoir que ce conseil général souffre d'un "déficit de 75 millions d'euros" liés aux "dépenses du RSA et du RMI mis en oeuvre par les départements". La dette de l'Etat à l'égard de ce département est de 640 millions d'euros ce qui a "conduit le président du conseil général, Claude Bartolone, à voter un budget en déséquilibre".
"Si aujourd'hui les départements sont dans une situation de crise budgétaire, c'est parce que l'Etat n'honore pas ses dettes", et notamment sa "dette sociale", a déploré M.Hamon, parlant de "cynisme du gouvernement". "Il serait temps de mettre sous tutelle un certain nombre de ministres qui racontent n'importe quoi !", s'est exclamé le porte-parole.
"Ce n'est pas une rébellion, c'est de la provocation", a réagi Eric Raoult, député UMP de Seine-Saint-Denis. "S'il y a des difficultés financières dans le département, c'est une co-responsabilité PC-PS", a-t-il dénoncé, pointant "les emprunts toxiques contractés par le conseil général" quand il était présidé par le PCF. "Le département veut augmenter les impôts de 6 à 8%, il faut donc trouver un bouc-émissaire pour pouvoir dire: 'Ce n'est pas de ma faute, mais celle de l'Etat'", a-t-il poursuivi.
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