Le groupe d'énergie est à nouveau mis en cause jeudi pour avoir surévalué la facture de gaz de certains clients
Selon "Le Parisien", l'ancien Gaz de France gonflerait la facture de ses clients et ne rembourserait le trop-perçu qu'en fin d'année, afin de se constituer une trésorerie.
Une accusation démentie par GDF Suez: "les estimations de consommation ne sont pas faites au doigt mouillé", assure un porte-parole.
"Elles sont réalisées en fonction de la consommation de l'année précédente, corrigée des conditions météorologiques. Et dans 75% des cas, nous sous-estimons la consommation du client et donc le montant de la facture", ajoute-t-il. Enfin, les consommateurs qui le
souhaitent "peuvent effectuer eux-mêmes le relevé de leur consommation sur internet", indique ce porte-parole.
"Les facturations sont complètement fantaisistes et toujours surévaluées", dénonce pourtant le président de l'association UFC-Que Choisir Alain Bazot, confirmant les affirmations du "Parisien", qui cite le cas de plusieurs clients vigilants littéralements grugés par GDF.
Ainsi ce retraité "effaré" par un bond de sa note de gaz de 40% en un an, soit 400 euros, alors qu'il est extrêmement vigilant sur sa consommation. Ou cet autre retraité qui constate que la hausse de 10% des tarifs survenue le 1er avril 2010 lui a été répercutée sur l'ensemble de sa consommation depuis...le 14 mai 2009.
Un système de facturation "trop compliqué" selon le Médiateur
De son côté, le Médiateur national de l'énergie, qui s'est souvent dressé contre les pratiques de GDF Suez, juge le système de facturation "trop compliqué". "Et GDF Suez a un tel problème de rapport au client que cela crée un doute, une suspicion", estime Bruno Léchevin, délégué général des services du Médiateur.
Même son de cloches chez UFC-Que Choisir pour qui "les services clients sont
complètement inadaptés aux dysfonctionnements"."Le consommateur est baladé d'un endroit à l'autre. Il n'y a pas de réaction de l'entreprise pour régler les contentieux", estime M. Bazot.
Les litiges ne cessent d'augmenter
Plusieurs cas de litiges ont fait la une des médias ces derniers mois. En juin 2009, le Médiateur de l'énergie avait ainsi accusé GDF Suez de surfacturer 140.000 foyers pour un montant total annuel de 4,2 millions.
En janvier 2010, 4.000 abonnés au gaz de l'Oise, victimes de "relevés de comptoir", c'est-à-dire d'une estimation fantaisiste de leur consommation, avaient réussi à obtenir 500.000 euros de dédommagements, après avoir bataillé un an avec le géant gazier.
Selon M. Bazot d'UFC-Que Choisir, c'est l'ouverture du marché à la concurrence, intervenue en juillet 2007, qui est directement en cause. "Avant la libéralisation, c'était un secteur où le consommateur était bien traité, il n'y avait pas de pratiques commerciales contestables", assure-t-il.
L'association reçoit aujourd'hui 20.000 réclamations par an concernant le secteur de l'énergie (soit 20% du total), ce qui constitue le 2e poste après la téléphonie et internet.
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