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Le discours de François Hollande au Panthéon en quatre citations

Le président de la République a évoqué des thématiques contemporaines à travers le parcours des quatre résistants qui sont entrés au Panthéon, mercredi.

Article rédigé par franceinfo
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François Hollande lors de la cérémonie au Panthéon, à Paris, le 27 mai 2015. ( FRANCE 2)

Pour leur entrée au Panthéon, François Hollande a salué les mémoires de Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette, Germaine Tillion et Jean Zay. Quatre résistants, quatre vies, "quatre histoires qui donnent chair et visage à la République", a souligné le président de la République dans son discours prononcé mercredi 27 mai. Un hommage solennel, mais aussi très actuel et politique.

La preuve en quatre citations : 

"Face à l'indifférence, chaque génération a un devoir de vigilance et de résistance"

Rappelant les parcours et les combats des quatre résistants, le président a voulu toutefois les inscrire dans le temps présent. "Chaque individu a le choix d'agir. Tout commence par un choix, même si l'on mesure rarement à l'avance là où il peut conduire", a déclaré François Hollande, avant d'appeler au "devoir de vigilance" et de "résistance" face à "l'indifférence, face au fanatisme, au racisme, à l'antisémitisme", aux "inégalités, aux injustices, aux indécences" et même "aux catastrophes, aux désordres climatiques, à l'épuisement de notre planète".

Aujourd'hui, a-t-il assuré, l'ethnologue "Germaine Tillion serait dans le camp des réfugiés qui accueillent les exilés de Syrie et d'Irak. Elle appellerait à la solidarité pour les chrétiens d'Orient. Elle se serait mobilisée pour retrouver les filles enlevées par Boko Haram. Elle s'inquiéterait du sort fait aux migrants", a-t-il poursuivi dans un écho à l'actualité. 

A travers un portrait de Jean Zay, François Hollande a ainsi évoqué les haines qui, encore aujourd'hui, "frappent des journalistes, des juifs, des policiers. Toujours des innocents." "Assassiner Jean Zay, c'était profaner la République : il rassemblait sur lui les haines dont Vichy s'était emparées. (...) Haine du franc-maçon et du libre-penseur. Haine du Front populaire. Soixante-dix ans plus tard, ces haines reviennent. Avec d'autres figures, d'autres circonstances, mais avec toujours les mêmes mots", a continué François Hollande.

"La jeunesse réclame aujourd'hui qu'on lui fasse confiance"

"A nous de lui faire la place qu'elle mérite." François Hollande a continué ses parallèles entre passé et présent, cette fois pour évoquer en creux les réformes engagées sous sa présidence à l'intention de la jeunesse. Il s'y est appliqué en évoquant le parcours de Jean Zay, ministre de l'Education nationale du Front populaire. 

"Le projet de Jean Zay est toujours le nôtre", a déclaré François Hollande, alors que la réforme du collège portée par sa ministre Najat Vallaud-Belkacem est vivement critiquée. Avec "l'unification des programmes (...), les classes d'orientation, les activités dirigées, les enseignements interdisciplinaires : on dirait un programme d'aujourd'hui", s'est exclamé le chef de l'Etat, dans une allusion transparente à l'actuelle réforme contestée.

"Si l'intégration connaît des ratés, ce n'est pas la faute de la République, c'est faute de République"

Evoquant la jeunesse et le rôle de l'Education, le président a souligné que "si l'intégration connaît des ratés, et il y en a, de n'est pas la faute de la République, c'est faute de République". 

Une République dont il a vanté les mérites : "C'est par l'école que la République reste fidèle à sa promesse. C'est par l'excellence qu'elle élève le plus grand nombre et qu'elle renforce le rayonnement du pays. C'est par la laïcité qu'elle dresse un mur infranchissable devant ceux qui veulent diviser les Français. C'est par l'intégration qu'elle fait aimer la France", a poursuivi le président.

"L'histoire n'est pas une nostalgie, elle est notre avenir"

Quatre mois après les attentats de Paris, François Hollande a exalté l'esprit de la Résistance, mais a aussi appelé à l'unité. "La France vient de loin. Elle porte au loin. Elle doit voir loin", a lancé le président de la République.

Insistant sur l'idée de rassemblement, il a encore ajouté : "La République, c'est un mouvement, c'est une construction, c'est une passion. Une passion généreuse. Une passion rationnelle. Une passion rassembleuse. Avec toujours le refus radical de la fatalité."  

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