Le directeur de la police, Frédéric Péchenard, est intervenu pour éviter des poursuites judiciaires contre son fils
C'est Le Parisien qui a révélé jeudi cette affaire qui date de février 2009.
Le directeur général de la police nationale (DPGN) serait intervenu alors que son fils avait été interpellé à Paris pour état d'ivresse et outrage à agent, dit le quotidien. Interrogé dans Le Monde, M. Péchenard ne nie pas les faits mais explique avoir agi en tant que père.
"J'étais évidemment navré, je me suis excusé. Cette affaire qui sort 18 mois après les faits dans le contexte actuel n'a qu'un but, me salir", dit Frédéric Péchenard.
Les syndicats Synergie et Alliance lui ont exprimé leur soutien, le second, proche de la majorité, parlant d'"opération de déstabilisation". Le Syndicat national des officiers de police (SNOP) parle d'"affaire banale".
Une porte-parole du parquet de Paris a déclaré que les faits qui lui avaient été cachés étaient toujours susceptibles de poursuites. Ces faits sont en théorie passibles de prison ferme.
Interrogé par Le Parisien, l'entourage du DGPN avait démenti toute intervention pour faire retirer la plainte ou "enterrer" la procédure.
Le quotidien, pour étayer ses affirmations, publie des extraits de deux procès-verbaux et d'une note de service soulignant que la plainte déposée par un gardien de la paix parisien pour outrage à agent n'a engendré aucune poursuite judiciaire.
Le fils du DGPN avait été interpellé sur les Champs-Elysées pour conduite en état d'ivresse et outrage à agent dans la nuit du 17 au 18 février 2009, puis conduit au commissariat du VIIIe arrondissement "avant d'être rapidement libéré", rapporte le quotidien.
Il aurait également lancé au brigadier qui l'avait verbalisé : "Tu fais qu'un métier de con, je vais te muter à la circulation".
Cette affaire accentue la pression sur le directeur de la police nommé à ce poste en 2007 par Nicolas Sarkozy, dont il est proche.
Il est déjà critiqué pour avoir demandé en juillet une enquête des services de renseignement visant à identifier la source du journal Le Monde qui a publié des extraits d'audition dans l'affaire Woerth/Bettencourt.
Dans les médias, Frédéric Péchenard dit que les services de renseignement sont parvenus jusqu'à cet homme en consultant le relevé détaillé de ses communications téléphoniques, ce qui est potentiellement irrégulier s'il n'y a pas eu d'autorisation.
L'opposition de gauche suspecte des écoutes téléphoniques illégales et parle de "scandale d'Etat".
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