Le directeur de la police des Yvelines a demandé à ses troupes de cibler les étrangers lors des contrôles
C'est ce que rapporte lepoint.fr qui s'est procuré une copie d'un email de Jean-Marie Salanova, directeur départemental de la sécurité publique (DDSP).
Le courrier daté du 14 juin évoque les "gares, lieux publics, marchés, ou périmètres dans lesquels se trouvent des restaurants susceptibles d'employer des étrangers en situation irrégulière..."
L'email était destiné à tous les chefs de la circonscription.
La raison de cette demande : le retard que le département a pris sur les objectifs en matière de lutte contre l'immigration irrégulière ; "+3% seulement de procédures en mai contre 53,9% au niveau national", rapporte lepoint.fr.
Pour combler le retard, le DDSP - alors en place depuis seulement quinze jours - a ordonné à ses troupes de faire quotidiennement deux opérations de contrôle, ce, dans chaque circonscription.
"C'est à titre exceptionnel que le parquet a signé une réquisition autorisant le DDSP à effectuer durant une semaine des contrôles d'identité qui ne ciblent pas uniquement les sans-papiers", a expliqué au Point le procureur de Versailles, Michel Desplan. Une semaine ? Il semble que les policiers aient fait du zèle et continué les contrôles à un rythme soutenu. "Lorsqu'on épluche le bilan des gardes à vue en sécurité publique du 14 au 15 juin sur l'ensemble du département, on dénombre, parmi les vingt-neuf interpellés, vingt sans-papiers", relève Le Point.
"On ne lutte pas contre la vraie délinquance"
Mais les policiers vivent mal cette ordre du DDSP. "Les collègues nous appellent parce que ces contrôles leur posent problème", a déclaré Joël Alerte, responsable dans les Yvelines du syndicat de gardiens Unité SGP-Police. "Pendant ce temps, on ne lutte pas contre la vraie délinquance. C'est de la poudre aux yeux. Cela ne sert qu'à faire du chiffre", dit, de son côté, son adjoint, Erick Sabos.
Les interpellées ont été comptabilisés. Les statistiques ont dû reprendre des couleurs. "Quinze d'entre eux sont même repartis après un classement sans suite", remarque Le Point.
Contacté par Le Point, le contrôleur général Jean-Marie Salanova n'a pas souhaité répondre.
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