Le coût de la vie étudiante serait en hausse de 4,1% en cette rentrée 2011, soit le double de l'inflation
C'est ce qu'affirme le syndicat Unef, proche de la gauche.
"Cette situation historique est un signal d'alarme grave que le gouvernement doit entendre. Alors que s'expriment des réticences à verser un dixième mois de bourse pourtant promis par le chef de l'Etat, il est urgent de changer de cap politique", dit le syndicat dans un communiqué.
Il demande des mesures d'urgence. Le syndicat impute la hausse dont il fait état aux dépenses obligatoires (ticket de restaurant universitaire, frais d'inscriptions et de sécurité sociale), qui auraient augmenté de 33% depuis 2006, ainsi qu'à la flambée des loyers dans le parc locatif privé, en particulier à Paris. "8 étudiants sur 10 n"ont pas été concernés par les dernières mesures du gouvernement", ajoute le syndicat.
Un foyer dont les revenus s'approchent du salaire médian devra dépenser parfois près d'un tiers de son budget pour financer les études de son enfant et les étudiants sont contraints de trouver un travail alimentaire, avance l'Unef.
"L'ascenseur social ne fonctionne plus"
L'effet serait que les classes sociales les moins favorisées envoient moins d'enfants à l'université. Ainsi, "depuis 2006, la part des étudiants, dans l"enseignement supérieur, issus des foyers les plus modestes, a baissé de 9,1 points", s'inquiète l'Unef.
"Le modèle républicain de l"ascenseur social ne fonctionne plus, pire il pousse les jeunes issus des familles moyennes et modestes à déserter les formations du supérieur", écrit le syndicat étudiant parfois surnommé "la pouponnière du PS" par d'autres syndicats et individus proches de la majorité.
La Fédération des associations générales étudiantes (Fage), qui cite ces chiffres, parle de son côté d'un coût de la rentrée en hausse de 4,2% et l'évalue à 2.657 euros pour un étudiant francilien et 2.266 euros en province. Le logement représente selon elle près la moitié du budget des étudiants, avec par exemple en Ile-de-France une moyenne de 646 euros.
Cette hausse est "l'une des plus faibles des cinq dernières années", dit Wauquiez
La hausse du coût de la rentrée étudiante 2011 est "sans doute l'une des plus faibles des cinq dernières années", a déclaré lundi à l'AFP le ministre de l'Enseignement supérieur Laurent Wauquiez. Le ministre en veut pour preuves une hausse générale des loyers au niveau national "de 1,2 % cette année contre 1,5 % l'an dernier"et une hausse du ticket de repas universitaire de 1,7 %, après 3,4 % en 2010.
Un argument rejeté par la Fage, qui souligne que "les étudiants ne louent que des petites surfaces, beaucoup plus touchées par l'augmentation des loyers". C'est pourquoi, la Fage demande la création d'une allocation de rentrée étudiante de 400 euros.
"Les organisations étudiantes sont parfaitement légitimes et dans leur rôle à sortir des chiffrages, mais ce ne sont pas des évaluations statistiques et scientifiques", a-t-il fait valoir. C'est pour sortir des querelles de chiffres que j'ai demandé à l'Observatoire de la vie étudiante (OVE) et au service statistique de mon ministère de bâtir une évaluation qui devrait être disponible dans une petite dizaine de jours", a-t-il ajouté.
Une enquête sur le coût de la vie étudiante en 2011 (pdf)
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