Le congrès de la CFDT a approuvé vendredi matin à Tours la feuille de route pour les 4 prochaines années
Les participants ont voté à 76,9% la résolution générale présentée par la direction.
La résolution générale, amendée au cours des débats tout au long de la semaine à Tours, propose notamment un "projet alternatif" à celui du gouvernement sur les retraites.
Le congrès refuse toute remise en cause de la retraite et 60 ans, mais ouvre la porte à un allongement de la durée des cotisations, sous de multiples conditions, "pas réunies" aujourd'hui selon le secrétaire général de la CFDT François Chérèque, qui a été réélu la veille pour un troisième mandat.
Le syndicat s'est prononcé aussi en faveur d'une harmonisation à terme des régimes des différents régimes de retraites et pour la mise à contribution des revenus du capital pour financer certains dispositifs spécifiques.
Au-delà des retraites, la résolution fixe les priorités d'actions du syndicat.
"Nous entendons reconstruire le pacte social, en nous battant pour que les salariés aient voix au chapitre pour un autre mode de production, pour une meilleure répartition des richesses, pour un meilleur équilibre entre rémunération du capital et rémunération du travail", a indiqué Laurent Berger, secrétaire national.
Ce nouveau pacte passe notamment, selon la résolution, par une réforme fiscale, par la défense de "services publics efficaces et accessibles", et par un renforcement de la protection sociale.
Chérèque rempile pour un 3e mandat
François Chérèque a été réélu jeudi soir secrétaire général de la CFDT pour un 3e mandat par le bureau national. Il obtient 95,32% des suffrages exprimés. Avant le congrès, François Chérèque avait déclaré que son 3e mandat serait le dernier.
L'actuel secrétaire général adjoint Marcel Grignard, numéro 2 de la CFDT, a également été reconduit dans ses fonctions. Par ailleurs, le rapport d'activité de la direction sortante avait été approuvé par 86,8 % des suffrages exprimés, le meilleur score depuis 35 ans.
La position du syndicat sur les retraites
Le congrès CFDT a voté jeudi pour une réforme des retraites avec une plus longue durée de cotisation sous conditions. Ce vote acquis à 58,9% n'empêche pas que la CFDT reste hostile à la remise en cause du droit au départ à 60 ans, "ni négociable, ni amendable", pour Jean-Louis Malys, secrétaire national à la protection sociale. Pour François Chérèque, les conditions d'un allongement de la durée de cotisation, ne sont "pas réunies".
Selon François Chérèque, "le vote le plus important" du congrès concernant les retraites jeudi n'est pas celui qui a porté sur la durée de cotisation, mais celui qui a avalisé la volonté de rechercher une "unification des régimes des salariés des secteurs publics et privés".
Le texte de la résolution affirme que "l'augmentation de la durée de cotisation n'est acceptable pour la CFDT qu'à la condition d'un partage des gains d'espérance de vie et d'une possibilité de choix renforcée". "Les gains d'espérance de vie doivent faire l'objet d'un partage équilibré entre durée de cotisation supplémentaire ouvrant un droit à une retraite à taux plein et temps de retraite supplémentaire", ajoute le texte.
Cette position est conforme avec l'appui qu'avait apporté François Chérèque, au dernier moment, à la réforme de 2003 qui posait comme principe que la durée de cotisation continuerait de s'allonger au fur et à mesure que l'espérance de vie progresserait.
La durée de cotisation est actuellement de 40,5 années et atteindra 41 ans en 2012 en vertu de la réforme gouvernementale.
Selon Jean-Louis Malys, "la CFDT ne serait plus tout à fait la CFDT si elle se contentait de s'en tenir au refus" de modifier l'âge légal. Pour la centrale syndicale, il s'agit de "dépasser la contestation pour faire des propositions".
Si tout nouvel allongement de la durée d'activité est rejeté, "le risque est grand que les jeunes générations refusent d'assumer la totalité de l'effort" demandé aux salariés, a plaidé Jean-Louis Malys. Cela, a-t-il jugé, ouvrirait "le chemin à la capitalisation".
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