Le chef d'Al Qaïda au Maghreb islamique affirme avoir négocié avec Paris pour la libération de l'otage Michel Germaneau
"Honte à la France et à son président, qui a lancé son raid alors que des négociations étaient en cours", a affirmé Abdelmalek Droudkal dans ce message audio dont des extraits avaient déjà été diffusés le 25 juillet par la chaîne Al-Jazira pour annoncer la mort de l'otage.
Paris n'a jamais fait état de négociations pour la libération de l'otage.
Au ministère français des Affaires étrangères, on renvoyait dimanche à l'entretien avec Bernard Kouchner publié samedi dans Le Parisien, dans lequel le ministre déclare : "Nous n'avons jamais été optimistes. Aucune de nos tentatives de dialogue n'a abouti", et ajoute: "Nous étions face à des gens déterminés à assassiner Michel Germaneau".
Le président Nicolas Sarkozy a promis que la mort de Germaneau, dont le corps n'a pas été retrouvé, ne resterait "pas impunie" et le Premier ministre François Fillon a déclaré que la France était en guerre avec AQMI.
AQMI avait donné à la France jusqu'au 26 juillet pour satisfaire ses revendications sur la libération de prisonniers islamistes. L'annonce de l'exécution de Germaneau a été faite la veille de cette échance, juste après l'échec de l'opération franco-mauritanienne censée le libérer. Le président Sarkozy a parlé d'"un assassinat programmé".
Le 26 juillet, le ministre français de la Défense, Hervé Morin, avait indiqué que Paris n'avait pas pu avoir "la moindre discussion" avec les ravisseurs de Michel Germaneau.
"Nous n'avons jamais eu de revendications précises. Ils [les ravisseurs NDLR]ont même refusé toute discussion pour permettre l'acheminement de médicaments dont Michel Germaneau avait besoin pour ses problèmes cardiaques", avait ajouté le ministre français.
Michel Germaneau, âgé de 78 ans, avait été pris en otage en avril dernier au Niger mais AQMI a annoncé la semaine dernière son exécution en représailles d'un coup de main de militaires français et mauritaniens contre un de ses camps dans l'ouest du Mali.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.