La troisième phase de recherches de l'épave du vol AF447 dans l'océan Atlantique s'est achevée sur un nouvel échec
Le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) a confirmé mardi que les enquêteurs n'ont pas retrouvé les boîtes noires qui auraient peut-être permis d'élucider l'accident du vol Air France 447 entre Rio et Paris, abîmé en mer le 1er juin 2009 avec 228 personnes à bord.
Les familles de victimes réclament, elles, la poursuite des recherches.
Jean-Baptiste Audousset, président d'une association de familles de victimes, a réclamé immédiatement la poursuite des recherches de l'épave. "Nous réclamons une transparence totale et le lancement, le plus tôt possible, d'une nouvelle phase de recherches car il est assez extraordinaire qu'au bout d'un an, on n'ait retrouvé que 3 ou 4% de l'avion", a souligné le président de l'association Entraide et solidarité.
Nelson Marinho, président de l'Association des familles des victimes du vol AF447 Rio-Paris, regroupant plus de cent familles, a lui vivement déploré cet échec. "Avec toutes les informations et la technologie dont ils disposaient, ils n'ont même pas retrouvé des pièces gigantesques comme le fuselage de l'avion; ils ne veulent pas le retrouver", a accusé M.Marinho.
"Je vous confirme que, comme c'était prévu, les recherches se sont arrêtées hier" lundi, a dit Alain Guilledoux, porte-parole du BEA. "Le navire de recherche Seabed Worker est rentré au Cap Vert et ses personnels vont être démobilisés, a-t-il précisé avant d'ajouté qu'aucune décision n'est prise sur de nouvelles recherches.
Selon lui, "c'est une décision qui n'appartient pas au BEA. Du temps va être consacré à l'analyse de tout ce qu'on a pu recueillir depuis le début des recherches" et "si une autre phase, un jour, a lieu, il faudra aller chercher ailleurs. Nous savons que l'épave ne se trouve pas à cet endroit-là", a-t-il conclu.
La découverte de signaux probablement émis par les "boîtes noires" de l'Airbus A330 avait entretenu l'espoir des familles de victimes, mais rien n'a été trouvé dans la zone indiquée par le ministère de la Défense, qui avait reconnu ces signaux après une nouvelle étude en laboratoire.
Selon Le Figaro de mardi, le BEA doute de ces informations: L'armée aurait confondu les signaux de tests effectués sur des boîtes noires en Méditerrannée avec ceux des boîtes noires de l'AF447 et indiqué une zone erronée aux enquêteurs.
Les informations de l'armée avaient conduit le BEA à envoyer un navire spécialisé sur une zone située à 400 km au nord-ouest des îles brésiliennes de Sao Pedro et Sao Paulo, à l'écart d'un périmètre précédemment défini par une étude propre au BEA.
Seuls des débris, dont l'empennage de l'avion, ont été jusqu'ici repêchés, immédiatement après l'accident, ainsi qu'une cinquantaine de corps.
Fabriquées par le groupe d'électronique et de défense Thales, les sondes Pitot de mesure de vitesse de l'appareil, qui se sont avérées défectueuses, sont considérées par certains pilotes comme un élément clef de la catastrophe. Le BEA ne voit en revanche dans ces sondes qu'"un des facteurs" de l'accident et estime que les enregistreurs de données des vols sont déterminants pour l'expliquer.
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