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La presse fustige le "tête-à-queue" de Nicolas Sarkozy sur l'Europe

Le président candidat a annoncé à Villepinte vouloir réviser les accords de Schengen, alors que François Hollande a été vilipendé par l'UMP pour avoir annoncé son intention de renégocier un traité pas encore appliqué. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Nicolas Sarkozy lors de son meeting à Villepinte (Seine-Saint-Denis) le 11 mars 2012. (ERIC FEFERBERG / AFP)

"Nicolas Sarkozy frôle le tête-à-queue." A l'instar de Paul Quinio dans Libération, de nombreux éditorialistes de la presse française soulignent les "contradictions" européennes du président candidat lundi 12 mars, au lendemain de son meeting à Villepinte (Seine-Saint-Denis). Il y a annoncé vouloir réviser les accords de Schengen

La presse rappelle au passage que François Hollande avait été été vilipendé par l'UMP pour avoir annoncé son intention de renégocier le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance signé le 2 mars à Bruxelles par 25 Etats-membres et pas encore en vigueur. "Quand Hollande réclame la renégociation d'un traité qui n'est pas encore appliqué, le président-candidat n'hésite pas à envisager la suspension de traités en vigueur depuis des années, constate Patrick Fluckiger dans L'Alsace. Il veut coller au plus près des préoccupations des électeurs, ce qui le mène à des acrobaties spectaculaires. Et en l'occurrence, au tête-à-queue."

Sarkozy boycotté par les dirigeants européens ? 

"Ainsi donc, quand Nicolas Sarkozy reproche vertement à François Hollande de vouloir renégocier le traité européen sur la stabilité et la gouvernance, jure-t-il qu'il se soustrairait, lui, à la règle commune si celle-ci ne changeait pas", s'étonne également Ivan Drapeau dans La Charente Libre.

"Hier accusé par Nicolas Sarkozy de vouloir remettre en cause la parole de la France, François Hollande va sans doute apparaître ce matin comme un réformateur très modéré aux yeux de nos voisins européens !", ironise de son côté Hervé Favre dans La Voix du Nord.

"Ses homologues conservateurs de Londres, Madrid ou Berlin, qui refusent de recevoir François Hollande parce que celui-ci veut renégocier le dernier traité européen, vont-ils aussi boycotter Nicolas Sarkozy qui veut à son tour renverser la table ?", se demande Bruno Dive dans Sud-Ouest.

L'Europe, "une épine dans le pied" de Hollande

Yves Thréard, au contraire, estime dans Le Figaro que "l'Europe est une épine plantée dans le pied du candidat socialiste incapable de tenir un discours clair". Lui ne voit aucune contradiction chez le président candidat, jugeant même que "Nicolas Sarkozy a été l'avocat d'une Europe préservée pour qu'elle soit plus forte".

"Nicolas Sarkozy a ainsi changé la dimension de sa candidature. Il ne sera plus seulement le président des Français, mais aussi celui qui va faire bouger l'Europe face au reste du monde", observe pour sa part Bertrand Meinnel du Courrier Picard. Et de conclure : "Face à tant d'envergure, il serait presque égoïste de le garder rien que pour nous après le 6 mai !" 

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