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La mairie de Paris doit se prononcer mardi sur la création d'une prime au mérite pour ses agents chargés de verbaliser

Les syndicats craignent que le seul critère retenu pour remettre cette prime annuelle soit le nombre de procès-verbaux infligés aux automobilistes, et évoquent une politique du chiffre déguisée.De plus, si une telle mesure est adoptée, elle pourrait donner à d'autres municipalités l'envie d'imiter l'initiative de la capitale.
Article rédigé par France2.fr
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Procès-verbal sur un pare-brise à Paris (02/06/10) (AFP / David Fritz)

Les syndicats craignent que le seul critère retenu pour remettre cette prime annuelle soit le nombre de procès-verbaux infligés aux automobilistes, et évoquent une politique du chiffre déguisée.

De plus, si une telle mesure est adoptée, elle pourrait donner à d'autres municipalités l'envie d'imiter l'initiative de la capitale.

La préfecture de police de Paris dément tout objectif chiffré de cette mesure d'instauration de prime au mérite des agents de surveillance de Paris (ASP). La nouvelle prime aura une part fixe que les 2000 ASP toucheront chaque année, et une part variable que sera déterminée en fonction de la qualité de leur travail, peut-on lire dans "Le Parisien".

Protestation syndicale
La CGT de la préfecture de police de Paris (PP) a protesté vendredi contre ce projet. Dans un communiqué, la CGT-PP "dénonce la création d'une prime au mérite" pour les ASP qui "'entraînerait une inégalité de salaire", outre le fait que le dispositif incite les ex-"pervenches" à multiplier les PV...

Selon le syndicat, "ces nouvelles primes de la Fonction publique dites 'réserves d'objectifs sont mises en place pour créer une division". La CGT dénonce par ailleurs les "pressions" subies par les ASP de la part de leur hiérarchie "pour répondre à des objectifs chiffrés", ce que nie la PP.

Interrogé par l'AFP, le préfet secrétaire général pour l'administration à la PP, Didier Martin, a déclaré que cette "réserve d'objectifs" était un "véritable outil de management" et un "dispositif équilibré". Il suscite toutefois, reconnaît-il, des "réserves syndicales" mais, selon lui, il y a eu une réunion à ce sujet vendredi matin.

Selon la CGT, une enveloppe globale de 350.000 euros a été débloquée pour cette "prime". Les 2000 ASP, qui assurent en uniforme la surveillance de la circulation, ont été créés en novembre 2001. Elles et ils sont rémunérés par la Ville de Paris et mis à disposition du préfet de police de Paris.

Outre la surveillance de la circulation, les sorties des écoles, ils s'occupent depuis quelques années de lutter contre les "incivilités quotidiennes" grâce à de nouvelles qualifications.

L'avis de 40 millions d'automobilistes
Dans "Le Parisien" de mardi, Laurent Hecquet, délégué général de l'association 40 Millions d'Automobilistes, souligne à la fois la désinvolture des Parisiens par rapport au stationnement, mais aussi les craintes suscitées par une telle mesure: "Le non-paiement du stationnement est malheureusement un sport national dont les Parisiens sont champions. On peut donc comprendre que la mairie et la police expérimentent de nouveaux moyens pour les inciter à payer. C'est logique mais dangereux. Si la perspective d'une prime pousse les agents verbalisateurs à faire du zèle, on court le risque de faire disparaître le côté impartial de la sanction. Les agents pourraient être poussés à faire preuve de moins de discernement. Pour faire du chiffre, ils pourraient se mettre à verbaliser les tout petits dépassements du temps de stationnement qui sont pour l'instant souvent tolérés. Avec un système de prime, on peut s'attendre à plus d'intransigeance..."

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