La journée nationale de grèves était assez suivie dans les transports, notamment en région parisienne
La direction de la SNCF a comptabilisé jeudi matin 39,8% de grévistes, un taux supérieur à ceux relevés les 27 mai et 23 mars (28% et 32%).
Pour la journée, la SNCF a prévu en moyenne 1 TGV sur 2 au départ ou à l'arrivée de Paris et à l'international, 1 TGV province-province sur 3, 1 train sur 2 des Transiliens aux heures de pointe, 1 TER sur 2,
L'interconnexion avec la SNCF sera maintenue à Nanterre Préfecture pour le RER A, mais les RER B opérés par la RATP (entre Saint-Rémy-les-Chevreuse et Robinson au sud et gare du Nord) auront pour terminus Denfert-Rochereau.
Aucun RER B ne circulera entre Denfert-Rochereau et gare du Nord.Des perturbations à la SNCF ont débuté mercredi soir, avant la journée nationale de grèves et de manifestations jeudi.
La RATP a annonce en début de journée un trafic de 3 métros sur 4, sur RER A, 3 rames sur 4 et pour le RER B, 1 sur 5 aux heures de pointe.
La journée d'action
L'intersyndicale mise sur une journée d'action très suivie contre le projet de réforme des retraites. Les syndicats (CGT, CFDT, CFTC, Solidaires, FSU, Unsa) ont annoncé 200 manifestations en France.
Le projet gouvernemental prévoit le passage de l'âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans, mesure jugée injuste par la gauche et les syndicats.
Le 24 juin devrait être la dernière journée d'action avant le passage du projet de loi en Conseil des ministres le 13 juillet et avant les grandes vacances.
L'intersyndicale CGT-CFDT-CFTC-Solidaires-FSU-Unsa s'oppose à un projet de réforme des retraites qu'elle juge "inacceptable" et "injuste", avec l'objectif de faire plier le gouvernement.
Dans l'Education nationale, la grève des professeurs des écoles jeudi serait la plus suivie depuis la rentrée scolaire, avec celle de la journée interprofessionnelle du 23 mars. Plus d'un professeur des écoles sur deux (52,5%) fera grève, prévoit le SNUipp-FSU, principal syndicat du primaire.
A Paris, un enseignant des écoles sur deux sera en grève et "80 écoles seront fermées sur 660", annonce le SNUipp-75. Le syndicat prévoit notamment 75% de grévistes dans l'Eure-et-Loir et 70% dans l'Indre, le Loir-et-Cher et la Meurthe-et-Moselle.
De son côté, l'intersyndicale compte mobiliser davantage que le 27 mai (395.000 personnes selon le ministère de l'Intérieur, un million selon les organisateurs). La gauche s'associe à la journée.
200 manifestations sont prévues dans toute la France. A Paris, le cortège partira à 14h de la place de la République, en direction de la place de la Nation.
Le numéro un de la CGT, Bernard Thibault, a appelé les Français à être "beaucoup plus d'un million" dans la rue pour que "le chef de l'Etat perçoive qu'ils ne sont pas d'accord" avec la réforme des retraites, comme le montrent plusieurs sondages.
François Chérèque (CFDT) a parié sur "une très grosse manifestation" contre "la réforme la plus violente en Europe".
FO, qui a organisé le 15 juin sa propre mobilisation contre la réforme, n'appelle pas formellement à participer mais n'exclut pas que des militants se joignent localement.
Les syndicats tablent sur le fait que chaque salarié du privé ou fonctionnaire a pris conscience de l'impact de la réforme pour lui-même depuis l'annonce il y a une semaine du détail du projet gouvernemental, construit autour du report progressif de l'âge légal de départ de 60 à 62 ans d'ici à 2018.
Les syndicats feront le bilan de la journée de jeudi le 29 juin, lors d'une réunion marquée par le retour de FO, qui est favorable à une action à la rentrée sur un mot d'ordre de "retrait" de la réforme - loin de faire l'unanimité parmi les syndicats.
La SNCF prévoit quant à elle 50% des TGV en moyenne , 50% des TER, 25% des trains Corail, 50% de Transiliens aux heures de pointe ( www.sncf.com et www.infolignes.com).
En Ile-de-France, la RATP a prévu 6 métros sur 10, soit davantage de perturbations que lors de la précédente journée d'action, le 27 mai. Les bus et les tramways seront légèrement perturbés. Dans le RER, il y aura de 1 train sur 3 à un train sur 2 selon les lignes, avec des interconnexions suspendues (numéro vert de la Ratp: 0 800 15 11 11).
Dans les transports urbains, des préavis de grève ont été déposés dans 69 réseaux, soit 50% de plus que le 27 mai. Un ou plusieurs syndicats ont appelé à 24 h de grève à Aix-les-Bains, Alès, Angers, Annecy, Annemasse, Antibes, Aurillac, Avignon, Bayonne, Besançon, Bordeaux, Boulogne-sur-Mer, Bourges, Brest, Caen, Cannes, Châlons-en-Champagne, Chambéry, Charleville-Mézières, Le Creusot/Montceau-les-Mines, Clermont-Ferrand, Dieppe, Dijon, Douai, Dunkerque, Evreux, Istres, Laval, Lille, Lorient, Lyon, Marseille, Maubeuge, Mont-de-Marsan, Montélimar, Montluçon, Montpellier, Morlaix, Mulhouse, Nancy, Nantes, Nîmes, Orléans, Pau, Perpignan, Poitiers, Quimper, La Rochelle, Rennes, Rouen, Royan, Saint-Etienne, Saint-Malo, Saint-Nazaire, Saintes, Saumur, Strasbourg, Thionville, Toulon, Toulouse, Tours, Valence, Valenciennes, Vannes, Vierzon. Des préavis de moins de quatre heures ont été déposés à Angoulême et Nice, et des préavis de moins d'une heure à Béziers et Cherbourg.
Le trafic aérien devrait être également perturbé: la DGAC a demandé aux compagnies aériennes de réduire leurs vols de 15% au départ d'Orly et Roissy entre 7h et 14h, en raison d'un préavis de grève. Air France prévoit des "retards et quelques annulations supplémentaires".
La réforme devant le Parlement en septembre
Nicolas Sarkozy a affirmé mardi qu'il serait "très attentif au fait qu'on maintienne le dialogue" avec les syndicats et "dans les semaines qui viennent" aux discussions concernant sur la pénibilité, les carrières longues et les polypensionnés, sujets sur lesquels il avait déjà ouvert la voie vendredi à de possibles "évolutions".
Le président n'entend cependant pas remettre en cause le calendrier de la réforme, dont l'examen au Parlement débutera en septembre.
Le texte, "nous allons essayer de tenter de l'améliorer" mais il "est déjà bon", a réaffirmé mardi Eric Woerth. "La mobilisation sera certainement forte, nous l'attendons, nous ne la redoutons pas", a déjà estimé le ministre du Travail, affirmant que "si on retire le projet, il n'y a plus de système de retraite".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.