La Haute Cour de Dublin a donné son feu vert, vendredi, à l'extradition vers la France du Britannique Ian Bailey
Paris veut interroger Ian Bailey dans le cadre de l'enquête sur le meurtre de la Française Sophie Toscan du Plantier, le 23 décembre 1996 en Irlande.
"Il n'y a aucune raison pour laquelle la remise (de Ian Bailey) aux autorités françaises puisse être refusée", a estimé le juge Michael Peart. Le juge a laissé jusqu'à mardi à la défense pour faire appel. Les avocats de l'ancien journaliste anglais avaient, avant le jugement, fait part de leur intention de contester une éventuelle extradition.
"On est très satisfaits", a réagi l'avocat de la famille de la victime, Alain Spilliaert. "C'est une décision historique. On a grand espoir que la justice soit rendue. L'opinion du juge est qu'il y a des éléments graves et concordants justifiant d'interroger Ian Bailey. Il est important que l'instruction se poursuive et parvienne éventuellement à un procès en cour d'assises", a ajouté l'avocat à l'AFP.
Francis Lefèvre, secrétaire de l'association de soutien à la victime, a dit "prendre acte avec satisfaction de la décision".
Rappel des faits
Sophie Toscan du Plantier, épouse du producteur de cinéma français Daniel Toscan du Plantier, aujourd'hui décédé, avait été retrouvée assassinée deux jours avant Noël 1996, à deux pas de sa maison isolée de Skull, un village de la côte sud-ouest de l'Irlande.
La victime, de 39 ans, avait été sauvagement frappée à la tête avec une pierre et un parpaing. Le mobile du meurtre reste flou. Il n'y a eu ni vol - si ce n'est peut-être ses agendas - ni agression sexuelle.
L'enquête en cours
A deux reprises, en 1997 et en 2001, la police irlandaise avait placé en garde à vue Ian Bailey, un journaliste anglais indépendant qui habitait à quelques kilomètres de Sophie Toscan du Plantier.
Mais il avait été libéré à chaque fois sans faire l'objet de poursuites.
L'enquête irlandaise n'a jamais abouti mais la justice française, à qui le dossier a été transmis en 2008, a lancé un mandat d'arrêt européen le 19 février 2010 contre Ian Bailey. Arrêté le 23 avril 2010 en Irlande, il avait été remis en liberté sous contrôle judiciaire.
L'ancien journaliste, qui poursuit des études de droit à Cork (sud-ouest de l'Irlande), a toujours nié toute implication dans l'affaire. Il avait éveillé des soupçons en étant parmi les premiers sur les lieux du drame et en faisant état dans ses articles d'éléments que seuls les policiers et le meurtrier étaient censés connaître.
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