La grève des marins CGT qui touche depuis jeudi le trafic maritime entre la Corse et Marseille a été reconduite vendredi
La CGT (syndicat majoritaire) des compagnies SNCM et CMN dénonce l'arrivée, depuis jeudi, d'un concurrent privé italien sur la desserte de l'île.
Le syndicat devait être reçu vendredi matin par le nouveau président du conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Corse, Paul Giacobbi.
Le président de la région PACA, Michel Vauzelle, et son collègue du conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Corse, Paul Giacobbi, ont demandé un "moratoire" de la liaison lancée jeudi par Moby Lines entre Toulon et Bastia.
Pas de blocage des ports pour Pâques
Jeudi, les six rotations prévues par les deux compagnies, qui disposent de la délégation de service public entre Marseille et la Corse, ont été annulées. Mais le trafic entre l'île, Toulon et Nice, ainsi qu'avec l'Italie, a été normalement assuré par la Corsica Ferries qui bat pavillon italien.
Dix mouvements de navires de la SNCM et de la CMN étaient prévus vendredi, jour des vacances de Pâques et point de départ de la saison touristique. La CGT ne prévoyait pas de bloquer les ports insulaires comme elle l'avait fait en février. Elle avait alors empêché les navires de Corsica Ferries d'accoster, sauf à Calvi, où les forces de sécurité sont intervenues.
La décision de la compagnie italienne Moby Lines (qui dessert déjà la Corse depuis deux ports italiens) d'opérer depuis la France a mis le feu aux poudres. Les marins CGT réclament le statu quo sur cette desserte. Ou tout du moins que Moby Lines ne soit pas autorisé à effectuer ses dessertes avant la remise d'ici fin avril des conclusions d'une mission parlementaire mise en place par le gouvernement lors de la grève de fin février.
Surtout, la CGT refuse que Moby Lines, qu'elle accuse de "dumping social", bénéficie de l'aide versée depuis des années par l'Office des transports de la Corse (OTC) à toute compagnie maritime travaillant sur l'île de Beauté.
Exaspération
Du côté de Moby Lines, le directeur général Fabien Paoli a redit jeudi, lors d'une conférence de presse, qu'il saisirait le tribunal administratif s'il ne bénéficie pas immédiatement de l'aide de l'OTC. "Personne ne nous empêchera d'être sur Toulon" où la compagnie vise 150.000 à 200.000 passagers d'ici la fin de l'année pour un chiffre d'affaires de 20 millions d'euros, a-t-il affirmé.
Cette nouvelle grève a provoqué l'exaspération d'une large partie de l'opinion publique insulaire et de nombreuses critiques de l'opposition UMP et des organisations patronales. Celles-ci ont demandé une nouvelle fois l'application d'un service minimum.
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