La grève à la Poste a été suivie mardi par 15,5% du personnel selon la direction, et 25 à 30% selon les syndicats
Cinq fédérations de postiers (CGT, CFDT, FO, Sud et CFTC) appelaient à la grève nationale pour dénoncer le projet de loi transformant la Poste en société par actions et "la course à la productivité".
Pour cette 4e journée d'action contre la réforme du statut de La Poste, syndicats et direction ont affiché des taux de mobilisation en légère baisse.
Le précédent appel à la grève nationale contre le texte de transformation en société anonyme à capitaux publics avait été suivi le 22 septembre par 22,2% des postiers, selon la direction, et 40% selon les syndicats.
Une manifestation à Paris
Une manifestation a réuni quelques milliers de personnes à Paris selon les syndicats. Elle a retrouvé en début d'après-midi celle des enseignants de la FSU également en grève. Le défilé, organisé à l'appel de la CGT, Sud, CFDT, FO et CFTC, rassemblait, selon les syndicats, de nombreux facteurs avec leurs vestes jaunes et bleues à col relevé, rassemblés derrière la banderole "contre la privatisation, pour le service public postal". Ils ont marché de la rue du Bac à Paris (7e arrondissement) au siège de la Poste (14e). Maryse Dumas (CGT) et Annick Coupé (Solidaires) faisaient partie des manifestants qui scandaient notamment "guichetier présent, usager content" ou encore "retrait du projet de loi, ça ne peut plus durer".
D'autres défilés ont eu lieu à Nantes, Montpellier, Caen, Tours, Orléans, Quimper, Brest et Morlaix.
Les syndicats - 94% des voix aux élections professionnelles - ont déposé un préavis de grève illimitée pour la région parisienne. Sur le reste du territoire, le préavis était de 24 heures pour tous les syndicats, sauf la CFTC qui a prévu 4 jours.
Des assemblées générales ont été programmées mercredi un peu partout, dont une à la Bourse du Travail à Paris, qui "décideront des suites du mouvement", a déclaré à l'AFP Vincent Blanchez (FO).
Appel à une autre manif samedi
Par ailleurs, les postiers sont appelés à une "manifestation avec les usagers", devant la Poste centrale du Louvre à Paris, samedi 28 novembre. Une "solidarité" mise en avant par la fédération FO des Postes.
Le projet de loi censé préparer l'entreprise publique à l'ouverture complète du marché postal européen à la concurrence le 1er janvier 2011, adopté par le Sénat, doit encore être examiné à partir de la mi-décembre par les députés. L'opposition et les syndicats dénoncent une privatisation déguisée alors que le gouvernement assure que la Poste n'est pas privatisable.
Le comité national contre la privatisation de la Poste a organisé récemment une "votation citoyenne" - sans valeur juridique - pour la sauvegarde de l'entreprise. Selon les organisateurs, 98,5% des quelque 2,3 millions de personnes qui ont participé ont voté "non" au changement de statut.
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