La France n'est plus un grand pays d'immigration, selon le ministère de l'Intérieur
Chiffres à l'appui, un rapport du Secrétariat général à l'immigration et à l'intégration estime que "le solde migratoire global est modéré" en France.
La France "n'est plus un très grand pays d'immigration", estime le gouvernement dans un rapport publié mardi 9 avril. Ce document précède un débat au Parlement, le 16 avril, qui doit nourrir un projet de loi sur l'immigration attendu à l'été. Ces éléments doivent permettre "de dépasser les idées reçues, de sortir des fantasmes avec des données chiffrées", explique le ministère de l'Intérieur. Selon une étude Ipsos publiée en janvier, 70% des sondés trouvent qu'il y a "trop d'étrangers en France".
Dans ce "document préparatoire au débat", le Secrétariat général à l'immigration et à l'intégration (SGII), qui dépend du ministère, regrette que "la réalité des flux migratoires soit trop souvent méconnue ou présentée à des fins polémiques". Avec 110 000 "entrées - sorties", contre 200 000 au Royaume-Uni et 400 000 en Espagne et en Italie, "le solde migratoire global apparaît, du fait de la relative faiblesse des flux entrants, comme modéré en France". Francetv info s'attarde sur quelques autres points et clichés soulevés par le rapport.
Peu d'étrangers pour des raisons professionnelles
L'immigration économique représente une faible part des arrivées en France. Sur les 193 000 premiers titres délivrés en 2012, seuls 9% répondaient à un motif professionnel, alors que l'immigration économique représente plus de 20% des flux en Grande-Bretagne, en Espagne, en Italie ou au Canada. Le SGII souligne que "la politique migratoire française a tenté de favoriser le recrutement de travailleurs qualifiés", mais sans effets sur la réalité des échanges.
Le nombre d'étudiants étrangers en hausse constante
En revanche, "le nombre d'étudiants admis au séjour en France n'a cessé de croître d'année en année depuis la fin des années 1990", avec une progression des Chinois et des plus diplômés. En 2011, on comptait 288 500 étudiants étrangers, dont 80% non communautaires, ce qui représente un coût annuel estimé à environ 2 milliards d'euros.
Seul un tiers s'installera de manière permanente en France, estime le SGII. Le pacte pour la compétitivité du 6 novembre prévoit que la France accueille davantage de talents étrangers, professionnels et étudiants.
Pour une rationalisation de la politique du gouvernement
Le SGII énumère douze leviers d'action pour rationaliser la politique du gouvernement. Il propose par exemple de regrouper les titres de séjour pour motif économique, au nombre de onze actuellement, mais également d'alléger la procédure d'autorisation de travail. Enfin, il propose de réfléchir au montant des frais d'inscription d'étudiants étrangers et au nombre de redoublements autorisés.
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