Cet article date de plus de treize ans.

La famille de Tony Meilhon, meurtrier présumé de Laetitia, avait signalé à la justice "qu'il était dangereux"

Sa demi-soeur, Adeline, a déclaré jeudi avoir reçu des menaces par téléphone de Tony Meilhon alors qu'il était encore incarcéré et avoir demandé plusieurs fois à ce qu'il ne sorte pas.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3 min
Lavau-sur-Loire où a eu lieu la découverte d'un corps, non identifié, d'une jeune femme, le 1er février 2010. (AFP)

Sa demi-soeur, Adeline, a déclaré jeudi avoir reçu des menaces par téléphone de Tony Meilhon alors qu'il était encore incarcéré et avoir demandé plusieurs fois à ce qu'il ne sorte pas.

La vidange de de Lavau-sur-Loire (Loire-Atlantique), où le corps démembré et incomplet de la jeune Laetitia a été retrouvé mardi, était en cours jeudi matin.

Plusieurs membres de la famille de Tony Meilhon l'ont appelé, mercredi puis jeudi, à "dire la vérité" sur l'endroit où il a dissimulé le tronc de sa victime et sur le déroulement exact de la nuit du drame.

"Il faut que la justice réagisse et qu'ils écoutent les gens quand ils viennent leur dire qu'il va se passer quelque chose", a regretté Adeline, demi-soeur du suspect, âgée de 21 ans. "On aimerait dire à tout le monde qu'on n'est pas de son côté, mais qu'on est du côté de la famille de Laetitia", a-t-elle ajouté. "C'est ignoble (...) c'est un monstre".

"Il faut qu'il dise où est-ce qu'il a mis le reste du corps de Laetitia, faut qu'il dise exactement ce qu'il s'est passé, ce qu'il lui a fait: il faut que les parents de Laetitia sachent la vérité et faut que notre maman aussi sache la vérité", a-t-elle demandé car "elle a du mal à se dire que son fils, la chair de sa chair, puisse avoir fait quelque chose d'aussi monstrueux".

Le corps démembré et incomplet de Laetitia a été retrouvé mardi dans une carrière inondée à Lavau-sur-Loire (Loire-Atlantique). Tony Meilhon s'est retranché derrière la version d'un accident mortel de la circulation avec Laetitia, démentie par l'autopsie, selon laquelle elle a été étranglée.

"L'autopsie ordonnée par le juge d'instruction et confiée à quatre experts médico-légaux" a "confirmé" mardi soir, "grâce à une comparaison dentaire, que le corps retrouvé était bien celui de Laetitia à 99,9%", selon Xavier Ronsin, procureur de Nantes.

Dans l'étang de Lavau-sur-Loire, les plongeurs "ont trouvé une tête, deux membres supérieurs et deux membres inférieurs", avait-il expliqué dans l'après-midi, précisant que "le visage de la jeune femme sortie de l'eau ressemble à celui de Laetitia", et que "le corps a été découpé".

Concernant le trou d'eau dans lequel était immergé le corps, "il s'agit d'un lieu fréquenté par Tony Meilhon qui y allait souvent pour pêcher", a ajouté Xavier Ronsin.

Le corps découvert a été maintenu dans l'eau une partie de l'après-midi, dans l'attente de relevés subaquatiques de la police scientifique. Ces techniques permettent de retrouver des traces d'ADN sur des éléments ayant séjourné dans l'eau.

Laetitia été vue pour la dernière fois vivante le 18 janvier à la sortie de son travail dans un restaurant à la Bernerie-en-Retz.

Le principal suspect, Tony Meilhon, 31 ans, reste muré dans le silence. Il est incarcéré à Nantes depuis le 22 janvier. Il sera interrogé "dans les meilleurs délais possibles", avait assuré le procureur mardi soir.

La disparition de Laetitia a suscité une vive émotion dans la région et a relancé le débat sur le suivi judiciaire et la récidive.

Les parents biologiques de Laetitia sont "complètement effondrés" à la suite de la découverte des morceaux de son corps, a déclaré leur avocat Emmanuel Riglaire. "Ils ne s'attendaient vraiment pas à ça. Ils avaient l'espoir qu'elle soit retrouvée au minimum intacte."

De leur côté, les parents d'accueil de Laetitia, ainsi que sa soeur jumelle, Jessica, vivent "la douleur la plus absolue", "après l'attente et l'angoisse", à la suite de la découverte mardi de son corps démantelé, selon leur avocat Me Pascal Rouiller.

Lire aussi :
>>

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.