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La cour des comptes épingle la protection à grand frais de personnalités politiques alors qu'elles ne sont pas menacées

Le Service de protection des hautes personnalités, dépendant de l'Intérieur, offre des protections de "confort" en France et à l'étranger à des personnalités politiques et à d'ex-dirigeants et leurs épouses, estime lundi Le Figaro, citant un pré-rapport de l'institution.Le coût des protections est de 71.879 euros par policier et par an en moyenne.
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Brice Hortefeux (France 3)

Le Service de protection des hautes personnalités, dépendant de l'Intérieur, offre des protections de "confort" en France et à l'étranger à des personnalités politiques et à d'ex-dirigeants et leurs épouses, estime lundi Le Figaro, citant un pré-rapport de l'institution.

Le coût des protections est de 71.879 euros par policier et par an en moyenne.

Le service de protection des hautes personnalités regroupe 700 policiers dont les missions ne sont pas toujours justifiées, selon la Cour qui indique: "Il s'agit d'un relevé d'observations provisoires, qui n'engage pas la Cour des comptes à ce stade, car il a été adressé notamment au ministère de l'Intérieur dans le cadre de la procédure de contradiction".

"La Cour des comptes ne commente pas les relevés d'observations provisoires. La Cour observe en outre que certains éléments publiés dans la presse ne figurent pas dans son relevé d'observations provisoire", ajoute l'institution de la rue Chambon, qui "déplore tout particulièrement que des noms de personnalités aient été divulgués à ce stade de la procédure".

"La décision de protéger ou non une personnalité dépend d'une analyse précise des risques de menace qui pèsent sur elle", a expliqué l'Intérieur lundi à l'AFP. Cette analyse, précise-t-il, est effectuée par l'Unité de coordination de la lutte antiterroriste, et, "dès sa prise de fonctions comme ministre de l'Intérieur, M.Hortefeux avait demandé à ce que cette analyse soit réactualisée régulièrement afin de prendre en compte l'évolution des menaces".

Selon Reuters, citant le ministère de l'Intérieur, ce rapport n'est pas définitif et il l'expertise: "Depuis près d'un an, le ministre de l'intérieur (Brice Hortefeux) a déjà pris un certain nombre de mesures consistant à alléger, voire supprimer la protection de certaines personnalités dont l'état des menaces ne semblait plus justifier de protection."

La cour préconise réduction, nombre et durée
La Cour des comptes préconise de réduire la durée et le nombre de personnalités protégées.

Soixante personnes bénéficient d'une protection permanente. Parmi les bénéficiaires, on trouve les anciens ministres de l'Intérieur, Pierre Joxe, Charles Pasqua, Jean-Pierre Chevènement. L'ancien ministre socialiste et nouveau membre du Conseil constitutionnel Michel Charasse, les anciens candidats à l'élection présidentielle Ségolène Royal et François Bayrou ou la patronne du Medef Laurence Parisot sont protégés sans raison apparente.

Ségolène Royal a affirmé que sa protection était "tout à fait justifiée", précisant notamment avoir reçu récemment une balle de gros calibre par courrier. "Depuis l'élection présidentielle, je ne peux plus sortir de façon anonyme, soit parce qu'il y a des manifestations d'affection excessives, soit parce qu'il y a de l'agressivité", a-t-elle expliqué sur RTL. "J'ai reçu récemment une balle de gros calibre sous pli fermé. J'ai eu mon domicile mis à sac et sans vol, c'est-à-dire que c'était manifestement une procédure d'intimidation et de nuissance très forte", a-t-elle ajouté.

La décision de protéger ou non une personnalité dépend pourtant "d'une analyse précise des risques de menace qui pèsent sur elle", réactualisée régulièrement, selon le ministère.
Michel Charasse, dont les activités politiques passées et présentes ne justifient pas une protection policière, dispose d'une escorte permanente. Deux officiers de sécurité louent un appartement à proximité du sien dans le petit village de Puy-Guillaume, dans le Puy-de-Dôme.

Les voyages à l'étranger font grimper la note. En 2008, le coût en protection des voyages de l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin a frôlé les 95.000 euros. L'ex-otage en Colombie, Ingrid Betancourt, a été protégée par le Service de protection des hautes personnalités entre juillet 2008 et l'automne 2009 pour un total dépassant les 100.000 euros, notamment en raison d'un long voyage à New York.

Des protections à vie
Les anciens ministres de l'Intérieur jouissent d'une protection à vie, que la France est le seul pays à accorder selon la Cour des comptes, de même que les anciens premiers ministres et anciennes épouses de président de la République. Les protections de ministres sont parfois prolongées au-delà de leur mission sans raison apparente: l'ex-ministre de la Justice Rachida Dati a conservé ses gardes du corps jusqu'en mars dernier, neuf mois de plus que son bail au ministère. Elle a donc été escortée lors d'un séjour d'un mois au Maroc, en août 2009.

Des économies pourraient aussi être faites sur la protection des personnalités étrangères en visite privée en France, juge la Cour des comptes. Ces missions ont coûté plus de 158.000 euros en 2008 et s'apparentent davantage à des services de conciergerie qu'à de la protection. Ainsi, les soeurs d'un dirigeant africain installées en France bénéficieraient d'une escorte permanente.

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