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La cour d'appel de Paris a décidé d'un non-lieu dans l'enquête ouverte en 2001 sur l'impact du nuage de Tchernobyl

La cour a donc suivi le parquet général: celui-ci estime qu'aucun lien n'a pu être établi scientifiquement entre le passage du nuage, issu de l'explosion du réacteur ukrainien, sur une partie de la France du 30 avril au 5 mai 1986 notamment sur l'Est et la Corse, et les affections constatées dans l'Hexagone.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Photo, prise d'hélicoptère en avril 1986, du réacteur accidenté de la centrale de Tchernobyl (AFP - VLADIMIR REPIK)

La cour a donc suivi le parquet général: celui-ci estime qu'aucun lien n'a pu être établi scientifiquement entre le passage du nuage, issu de l'explosion du réacteur ukrainien, sur une partie de la France du 30 avril au 5 mai 1986 notamment sur l'Est et la Corse, et les affections constatées dans l'Hexagone.

Elle a donc accordé un non-lieu à l'ancien patron du Service central de protection contre les rayons ionisants (SCPRI), le Pr Pierre Pellerin. Ce dernier était la seule personne mise en examen pour "tromperie agravée" en 2006 dans cette affaire.

"C'est un point final à ce dossier. L'association qui regroupe les victimes va se pourvoir en cassation contre cet arrêt pour avoir épuisé toutes les voies de recours", a annoncé mercredi l'avocat des parties civiles, Me Bernard Fau.

Selon le ministère public, les analyses scientifiques au dossier s'accordent pour établir que la catastrophe nucléaire de 1986 n'a pas eu de conséquence sanitaire mesurable en France, en particulier aucun lien n'a été fait avec des maladies de la thyroïde.

Un récent rapport d'experts, dévoilé cet été, a établi qu'une augmentation importante de la proportion des troubles de la thyroïde a été observée en Corse après l'accident de Tchernobyl.

Dans l'attente de la décision de la cour d'appel, la juge chargée de l'enquête, Marie-Odile Bertella-Geffroy, avait été priée d'interrompre ses investigations. "Dès l'audience (..), le climat était à vouloir arrêter ce dossier pour des raisons qui peuvent être légitimes, qui tiennent à la difficulté d'établir un lien de causalité entre des maladies présentées par certaines personnes et le passage du nuage", a commenté l'avocat des parties civiles. "On peut regretter, certes après une procédure légitime et régulière, de ne pas avoir laissé la juge d'instruction achever elle-même l'instruction qu'elle avait commencé", a-t-il ajouté.

Dans la classe politique, le député Noël Mamère (Europe Ecologie-Les Verts) s'est élevé contre ce qu'il qualifie de "déni de justice qui prouve la force du lobby nucléaire dans notre pays".

"A l'heure où le Japon affronte une catastrophe nucléaire, où l'accès à l'information des populations civiles n'est pas garanti, et même bafoué, la garantie d'impunité que nous renvoyons est scandaleuse", a estimé de son côté la député européenne Corinne Lepage.

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