La communauté juive s'est retrouvée dimanche sur les lieux du drame, en présence du Premier ministre.
Cette commémoration, à laquelle assistait notamment Simone Veil, a eu lieu dimanche, trente ans jour pour jour après l'attentat qui a tué quatre personnes et en a blessé une quarantaine d'autres à proximité de la synagogue de la rue Copernic à Paris, le 3 octobre 1980.
"Je suis là pour vous dire, au nom du gouvernement, au nom de la France, que la République n'oublie pas: ni le visage des disparus, ni la souffrance des vivants", a déclaré François Fillon devant la synagogue du 24 rue Copernic où étaient massées 500 personnes. "Nous le savons, l'enquête fut difficile (...) Mais la France ne se démobilise pas, sa police reste en action, sa justice se tient prête. Nous attendons désormais que l'auteur présumé de l'attentat, contre lequel un mandat d'arrêt international a été délivré en 2008, puisse être extradé par le Canada pour que la justice se prononce enfin", a-t-il ajouté.
Le 3 octobre 1980 vers 18h30, une bombe explosait à 15 mètres de la synagogue
Le vendredi 3 octobre 1980, vers 18H30, une bombe, constituée d'une dizaine de kilos de pentrite et fixée sur une moto, avait explosé à une quinzaine de mètres de l'entrée de la synagogue où plus de 300 personnes assistaient à un office qui devait se terminer peu après.
"Le 3 octobre 1980, dans cette synagogue, après un silence de stupeur, il n'y avait plus que les cris de terreur, le sang des blessés et de la poussière", a raconté Claude Bloch, actuel président de l'Union libérale israélite de France (Ulif), lors d'un colloque organisé avant la commémoration par les principales organisations juives. "Nous sommes là pour que justice se fasse, et que justice se fasse en France", a insisté le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Richard Prasquier.
Les représentants des organisations juives ont répété leur volonté d'obtenir du Canada l'extradition d'Hassan Diab, interpellé dans ce pays en 2008 et considéré comme le poseur de la bombe. Hassan Diab est un ancien membre du Front populaire de libération de la Palestine - Opérations spéciales (FPLP-OS).
Le juge d'instruction antiterroriste chargé du dossier de l'attentat, Marc Trévidic, est actuellement aux Etats-Unis pour enquêter sur un autre suspect, a affirmé lors du colloque l'avocat de deux familles de victimes et de l'Ulif, Me Bernard Cahen.
A la suite d'une après-midi de témoignages et de discussions, organisée dans la synagogue, la commémoration a rassemblé devant le lieu de culte plusieurs centaines de personnes parmi lesquelles le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Mohammed Moussaoui, et Mgr Jérôme Beau qui représentait l'archevêque de Paris. Etaient également présents le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux, ainsi que les anciens ministres Simone Veil et Robert Badinter ou encore le président de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon. Des gerbes ont été déposées en hommage aux victimes de l'attentat, avant un temps de chants et de prières.
Le choc de l'attentat "avait été d'autant plus profond que des propos choquants du Premier ministre de l'époque (Raymond Barre) n'avaient fait que stigmatiser encore davantage la communauté juive dans son ensemble", a dit dimanche dans un communiqué le président du Consistoire central, Joël Mergui. Trente ans après le drame, "des mesures de surveillances doivent toujours être appliquées, et ce depuis des années, devant chaque synagogue de France et lieu de culte juif", a-t-il souligné.
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