La Bretagne est placée sous "alerte rouge" ce mardi, en raison d'un risque de coupure d'électricité
Le Réseau de Transport d'Electricité (RTE) a mis en garde lundi contre un risque de coupure "réel et imminent" en Bretagne. La vague de froid qui frappe la France cette semaine met le réseau électrique hexagonal sous forte tension.
RTE invite les usagers à limiter si possible leur consommation de courant aux heures de pointe, entre 17h00 et 20h00.
La situation est tendue dans l'Ouest de la France et en Provence-Alpes-Côte-d'Azur, a précisé RTE. Ces deux régions sont considérées comme des "péninsules électriques" par RTE car elles sont relativement isolées du réseau électrique et disposent de peu de moyens de production sur leur territoire.
Selon Didier Beny, directeur de RTE dans l'Ouest, l'alerte rouge devrait rester en vigueur au moins jusqu'à jeudi au vu des prévisions météo. "Si on a une avarie sur une ligne à haute tension ou sur une centrale électrique, le risque de coupure sera très fort", a-t-il déclaré à l'AFP.
RTE invite donc "tous les consommateurs d'électricité ", en particulier ceux habitant la Bretagne et PACA, "à mieux maîtriser leur consommation d'électricité, notamment au moment de ces pointes de consommation, entre 17h et 20h".
Un record de consommation nationale prévu jeudi
Météo France prévoit pour cette semaine des températures de 6 à 8°C en dessous des normales saisonnières selon les régions. "A cette période de l'année, une baisse de 1°C de la température entraîne une augmentation de la consommation d'électricité d'environ 2.100 MW, soit l'équivalent du double de la consommation de la ville de Marseille", rappelle RTE.
Au niveau national, le gestionnaire de lignes à haute tension prévoit "des niveaux de consommation d'électricité très élevés et durables pour toute la semaine, en particulier à la pointe du soir, aux environs de 19h".
Le record historique de consommation du 7 janvier 2009, à 92.400 mégawatts (MW), "pourrait même être dépassé en fin de semaine", sans doute jeudi ou vendredi.
Pour faire face à ce déficit de production, la France va devoir importer 5.100 MW d'électricité, soit l'équivalent de la production de 5 réacteurs nucléaires mardi 15 à 19H00.
La Bretagne sous surveillance
Les abonnés ont été invités à modérer leur consommation d'électricité, particulièrement mardi matin et entre 17H00 et 20H00 mardi soir, "afin de contribuer à limiter le risque de coupure d'électricité"."La situation (en Bretagne) sera tendue jusqu'à fin janvier", avait expliqué fin novembre Didier Beny, directeur RTE (Réseau de Transport d'Electricité) Ouest.
La Bretagne ne produit que 8% de ce qu'elle consomme et fait partie, aux côtés de la région Paca, des régions les plus fragilisées électriquement et donc des plus vulnérables à un "black out". Pour le deuxième hiver consécutif, RTE a lancé fin novembre son programme incitant par SMS et e-mail les Bretons à modérer leur consommation d'électricité en cas de pic entre 17H00 et 20H00 et ainsi essayer d'éviter une saturation du réseau.
Le Conseil régional de Bretagne a annoncé début décembre que les principales collectivités bretonnes allaient demander "dans les jours à venir" à l'Etat qu'un nouvel appel d'offres pour de la production locale d'électricité soit lancé, après la suspension d'un projet très contesté d'installation d'une centrale thermique à Ploufragan (Côtes-d'Armor).
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