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L'incendie qui a tué 7 habitants d'un foyer de travailleurs immigrés à Dijon a été provoqué par 2 cousins (18 et 19 ans)

Les deux jeunes hommes, déjà auteurs de feux de poubelles l'été dernier en Côte-d'Or, sont accusés notamment de "destruction volontaire" "ayant entraîné la mort de sept personnes", a précisé le procureur de la République à Dijon, Eric Lallement, devant la presse.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Un foyer d'immigrés à Dijon, dont l'incendie a fait sept morts (14 novembre 2010) (AFP / Jeff Pachoud)

Les deux jeunes hommes, déjà auteurs de feux de poubelles l'été dernier en Côte-d'Or, sont accusés notamment de "destruction volontaire" "ayant entraîné la mort de sept personnes", a précisé le procureur de la République à Dijon, Eric Lallement, devant la presse.

L'un des deux cousins, âgé de 19 ans et qui se dit SDF, avait été interpellé mardi dans un hôpital psychiatrique de la ville, où il avait demandé à être interné dimanche.

L'autre était résident du foyer incendié. "Il n'y a aucun élément dans les auditions qui permette d'évoquer une quelconque vengeance", a dit le procureur, sans évoquer la thèse d'un acte raciste.Ce sont eux qui, "complètement paniqués", ont prévenu les secours "au moment même du départ du feu", a précisé M. Lallement. L'un d'eux est intervenu dimanche dans de nombreux médias, donnant de nombreux détails sur l'incendie, ce qui a éveillé les soupçons des enquêteurs.

"Ils ont reconnu être présents sur les lieux au moment des faits et se rejettent mutuellement la responsabilité sur l'acte fatal. L'enquête devra notamment établir le rôle de chacun", a ajouté le représentant du parquet, estimant qu'il y avait eu "co-action"."Ces faits seront jugés en cour d'assises et sont passibles de la réclusion criminelle à perpétuité", a-t-il encore dit. "Ces individus sont deux pyromanes récidivistes", selon Paul Montmartin, chef de la police judiciaire à Dijon.

Le directeur départemental de la Sûreté publique, François Perrault, a indiqué que deux briquets et une batte de base-ball avaient été retrouvés dans un buisson, près de l'incendie.

Tous deux avaient été condamnés à de la prison avec sursis en octobre pour des jets de projectiles sur les forces de l'ordre lors des manifestations étudiantes contre les retraites. Après leur présentation devant un juge d'instruction jeudi, ils devaient être placés sous mandat de dépôt.

L'incendie avait fait 7 morts et des dizaines de blessés
Le sinistre ayant touché dans la nuit de samedi à dimanche le foyer Adoma, dans un quartier populaire de Dijon, avait provoqué la mort de sept personnes et fait des dizaines de blessés, dont plusieurs dans un état grave.

Parti d'un feu de poubelles, l'incendie, attisé par un vent violent, s'était très rapidement propagé aux neuf étages de ce foyer, dont 141 résidents étaient présents.

Pourquoi le feu s'est-il propagé aussi vite ?
L'enquête devra notamment montrer comment le feu a réussi à se propager aussi vite sur la façade et à l'intérieur du bâtiment, alors que l'isolation thermique par l'extérieur dont il bénéficiait, une technique en pleine essor, soulève des interrogations. Selon le dernier bilan du CHU de Dijon, 46 personnes étaient toujours hospitalisées, dont 7 dans un état grave. "Il reste à ce jour 75 victimes à reloger qui seront prises en charge dès leur sortie d'hôpital ou leur retour à Dijon", a annoncé la mairie de Dijon, qui a relogé 120 personnes depuis dimanche.

Après une marche silencieuse, plusieurs centaines de personnes s'étaient rassemblées mercredi pour un "moment de recueillement" au pied du foyer. "Vous étiez venus pour trouver un asile, un abri, un refuge... pas pour y mourir. Pourquoi ?", demandait une pancarte parmi les fleurs déposées. "Qui a brûlé la maison du pauvre ?", interrogeait une banderole.

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