"Squarcini s’est entiché de Nicolas Sarkozy comme n’importe quel fonctionnaire l’aurait fait dans un système autoritaire." Accusé par des journalistes d'être "l'espion du président" - c'est le titre de leur livre -, Bernard Squarcini, patron de la DCRI (Direction centrale des renseignements intérieurs) est aussi la cible de son ancien patron. Yves Bertrand, à la tête des Renseignements généraux (RG, ancêtre de la DCRI), de 1992 à 2004, ne mâche pas ses mots dans l'entretien qu'il accorde à Mediapart. "Il a fait des coups tordus chaque fois qu’il y en avait à faire. Il n’a pas su dire non à Sarkozy. Il a tout fait."Yves Bertrand en dit long aussi sur la question des "écoutes sauvages", ordonnées selon lui par l'Elysée et Matignon. Chaque écoute téléphonique doit être soumise à la commission nationale des interceptions de sécurité, mais le pouvoir s'affranchirait régulièrement de ce cadre légal.Des pratiques qui seraient apparues dès 1995 et seraient en pleine expansion, selon lui : "Je pense que le pouvoir actuel s’est beaucoup servi de ce système. Il l’a accentué. Le président Sarkozy se méfie de tout le monde. Et les journalistes, n’en parlons pas ! C’est le gibier le plus prisé. Ceux qui font de l’investigation, ils sont 'plombés' en permanence."