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L'ex-numéro 2 de la PJ lyonnaise récuse le soupçon d'avoir reçu de l'argent en échange de fiches de police au milieu.

L'hebdomadaire Paris-Match affirme sur son site internet que certaines de ces fiches, évoquées dans un récent rapport d'enquête de l'IGS, "la police des polices", ont pu être monnayées jusqu'à 50 000 euros pièce.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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L'Hôtel de police de Lyon, le 06 octobre 2011, où des perquisitions étaient en cours ce jour dans l'affaire. (PHILIPPE DESMAZES / AFP)

L'hebdomadaire Paris-Match affirme sur son site internet que certaines de ces fiches, évoquées dans un récent rapport d'enquête de l'IGS, "la police des polices", ont pu être monnayées jusqu'à 50 000 euros pièce.

Si le rapport, que l'AFP a consulté, évoque une centaine de fiches "sorties" par Michel Neyret de la police judiciaire, du fichier Stic, ainsi que sept d'Interpol, il ne fait pas état pour l'heure de preuves sur des versements d'espèces dont aurait bénéficié en échange le policier.

"Que des fiches puissent avoir été monnayées 50 000 euros, je le démens avec force. On a toujours contesté qu'un quelconque service puisse avoir été monnayé contre des espèces sonnantes et trébuchantes", a déclaré Me Sauvayre, avocat de Michel Neyret.

Une voiture, une villa, des voyages... mais "pas d'argent"

"Il y a eu des fiches sorties" et Michel Neyret "a reconnu avoir bénéficié de faveurs, une voiture, une villa dont il aurait joui, des voyages, mais jamais du moindre centime", a-t-il affirmé. Les enquêteurs soupçonnent Michel Neyret, mis en examen et écroué le 3 octobre notamment pour corruption, d'avoir fourni ces fiches à un homme soupçonné d'appartenir au milieu lyonnais, Gilles Bénichou, également écroué. Parmi les fiches Interpol figurent celles d'un homme appartenant au grand banditisme, Yannick Dacheville, et de Gilbert Chikli, en fuite et recherché pour des faits d'escroquerie, a expliqué Me Sauvayre, confirmant une information de Paris-Match.

Interrogé sur les comptes bancaires à son nom et celui de sa femme sur lesquels enquêtent les policiers de l'Inspection générale des services, Me Sauvayre a répondu : "Si demain on me prouve qu'il y a un centime d'euros qui y sont arrivés, que ce soit à son nom ou à celui de sa femme, je mange mon chapeau."

Trafic de cocaïne et escroquerie

Yannick Dacheville est soupçonné d'être le cerveau d'un important trafic de cocaïne. Quand plusieurs malfaiteurs leur avaient échappé lors d'une opération en novembre 2010 dans ce dossier, les policiers avaient soupçonné une fuite. L'enquête sur ce point avait conduit à Michel Neyret. Gilbert Chikli avait été mis en examen et écroué en 2008 à Paris, soupçonné d'être le cerveau d'une escroquerie au préjudice d'agences bancaires pour un montant estimé de 23 millions d'euros.

Son nom est également apparu dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte en avril sur une tentative d'escroquerie au préjudice de l'Elysée, dont le compte bancaire avait été piraté.
En fuite à l'étranger, il a réfuté l'étiquette d'"escroc" dans un entretien accordé à France 2 : "Il y a une différence entre être un escroc et jouer", avait-il dit, assis à la terrasse d'un café de bord de mer.

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