L'ancien président de la Haute autorité de lutte contre les discriminations est mis en cause pour sa gestion
C'est en tout cas ce qu'annonce le magazine Marianne dans son édition à paraître samedi, une fuite que déplore la juridiction.
Le rapport, dont les conclusions doivent être publiées avant la fin de l'année, relève une "absence de contrôle", des "marchés à la limite de la légalité" et une "opacité dans les opérations financières".
Il évoque aussi "un risque de redressement judiciaire en cas de contrôle par les services de la Commission européenne", selon le Magazine.
"Le document est un relevé d'observations, qui, à ce stade de la procédure, est provisoire et confidentiel". "Il a été adressé aux autorités compétentes dans le cadre normal de la procédure de contradiction. Il appartiendra à la Cour, après l'examen des réponses fournies, d'arrêter ses observations définitives", a précisé la Cour des comptes dans une mise au point.
Avec une dépense de 6,2 millions d'euros, la communication est le principal "point noir" mis en cause par la Cour des comptes qui a examiné la gestion de la Halde entre 2005 et 2009. Les principaux bénéficiaires en sont l'association Civisme et démocratie
(Cidem) et les agences Publicis et TBWA, toutes engagées sans mise en concurrence préalable.
Les magistrats de la Cour des comptes ont par ailleurs mis en cause le loyer annuel de 1.831.952 euros versés pour le siège de 2.304 m2 du 11 rue Saint-Georges (IXe), soit 795 euros le m2. Ce loyer était déjà dans le collimateur des députés qui ont rogné les
crédits prévus dans le budget 2010 pour la Halde, passés de 12,9 millions d'euros à 11,9.
La cour a aussi mis en évidence des conflits d'intérêt impliquant des membres du collège exécutif de la Halde. "Sur les 11 membres composant le collège, trois seulement ont respecté l'obligation d'établir une déclaration d'intérêt immédiatement après leur nomination", observe la cour.
L'UMP demande à Schweitzer de s'expliquer
L'UMP, "soucieuse de la bonne gestion des crédits publics, demande instamment à Louis Schweitzer de s'expliquer sur cette gestion dénoncée par la Cour des comptes, alors même que la structure dont il avait la présidence se doit d'être une référence et par conséquent être exemplaire en matière de fonctionnement", conclut le porte-parole Dominique Paillé.
Louis Schweitzer a quitté en mars ses fonctions à la Halde créée par la loi du 30 décembre 2004. Il été remplacé par Jeannette Bougrab, une juriste qui s'est engagée lors d'une audition par les députés à gérer "comme un père de famille" le budget de l'institution.
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