Cet article date de plus de six ans.

Vidéo "Elle était terrorisée à l'idée d'être tuée" : un officier irakien raconte la capture d'une jihadiste française à "Envoyé spécial"

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min - vidéo : 3min
Envoyé spécial. Un officier irakien raconte la capture d'une jihadiste française
"Elle était terrorisée à l'idée d'être tuée" : la capture d'une jihadiste française racontée par un officier irakien
Envoyé spécial. "Elle était terrorisée à l'idée d'être tuée" : la capture d'une jihadiste française racontée par un officier irakien Envoyé spécial. Un officier irakien raconte la capture d'une jihadiste française "Elle était terrorisée à l'idée d'être tuée" : la capture d'une jihadiste française racontée par un officier irakien (ENVOYÉ SPÉCIAL / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions

"Envoyé spécial" propose le 22 mars un document exclusif : le premier procès en Irak d'une Française suspectée d'avoir rejoint le groupe terroriste Etat islamique. "Irak : une Française face aux juges" retrace aussi le parcours de Mélina Boughedir, 27 ans. Cet extrait fait le récit de sa capture, dans la cave où elle était retranchée avec ses quatre enfants.

Mélina Boughedir, une Française de 27 ans, est arrivée en Syrie en 2015 avec ses quatre enfants. Elle a été arrêtée en juillet 2017 en Irak, pendant les derniers jours de la bataille de Mossoul. En périphérie de la ville, les journalistes d'"Envoyé spécial" ont rencontré l'officier irakien qui a trouvé la jeune femme dans une cave. C'était la première fois qu'une Française était capturée vivante. Voici son récit.

Le soir du 8 juillet, raconte-t-il, ses hommes et lui entendent des voix dans un tunnel souterrain. "C'était la voix d'une femme, et on s'est dit qu'il fallait aller jeter un œil. Après hésitation, j'ai donné l'ordre d'attaquer. Et c'est à ce moment-là que nous avons entendu des cris d'enfants en bas âge. On s'est arrêtés tout de suite, et on n'a pas tiré."

Les militaires découvrent la cave où est retranchée la Française depuis deux mois. "Elle s'est mise à pousser les enfants vers nous, et on s'est dit qu'elle devait porter une ceinture explosive. Nous, on voulait sauver les enfants, mais on s'est rendu compte qu'elle avait peur. Dans ses yeux, on lisait l'effroi. Elle était terrorisée à l'idée d'être tuée."

"Elle glorifiait l'Etat islamique"

Le colonel s'étonne qu'elle soit seule. Quand il lui demande où est son mari, la jeune femme refuse de répondre. Les enfants répètent une phrase en arabe qu'ils semblent avoir apprise par cœur : "Il est parti chercher de l'eau." Le mari de Mélina, Maximilien Thibaut, est sans doute mort dans les combats. Le colonel décide de transférer Mélina Boughedir à son QG. Trop affaiblie pour marcher, c'est sur les épaules des soldats qu'elle est évacuée, avec ses enfants, dans un véhicule militaire.

Le colonel n'a pas oublié ce qu'il a entendu ensuite. "Je peux vous dire, raconte-t-il, qu'entre le moment où on l'a sortie de son trou, sur le trajet jusqu'à la voiture, elle glorifiait l'Etat islamique. Elle les portait aux nues ! Elle nous a reproché d'attaquer la ville en la bombardant. Elle disait : 'Ça, l'Etat islamique ne l'aurait jamais fait !'…"

A ne pas manquer le 22 mars dans "Envoyé spécial", un document exclusif : Romain Boutilly, Florian Le Moal et Amir Musawy ont pu assister à la première audience de cette Française devant la justice irakienne.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.