Ce que l'on sait des cinq enfants de jihadistes français rapatriés depuis la Syrie
Leurs mères sont décédées et leurs pères sont soit présumés morts, soit incarcérés.
Cinq enfants de jihadistes français partis en Syrie ont été rapatriés vendredi 15 mars sur le sol français. Les enfants ont entre un et 5 ans. Il s'agit de trois frères orphelins et de deux petites filles, a appris France Inter auprès d'une source diplomatique.
Les enfants ont été récupérés par des militaires français dans plusieurs camps, notamment celui d'Al Hol, au nord-est de la Syrie, et ont voyagé dans un avion militaire avec des médecins à bord. L'avion a atterri en début d'après-midi, vendredi, en France.
Les mères de ces enfants sont décédées. Quant aux pères, ils sont soit présumés morts, soit incarcérés. L'un de ces enfants est sévèrement blessé par des éclats d'obus au visage. Un diplomate français affirme que d'autres rapatriements d'enfants sont envisageables depuis la Syrie et l'Irak, au cas par cas, et sans leurs parents.
Trois frères de 5 ans, 3 ans et un an
Parmi les rapatriés figurent trois enfants de Julie Maninchedda, une Française de 26 ans morte dans un bombardement en Syrie, ont annoncé les avocats de leurs grands-parents, qui avaient demandé en février à Emmanuel Macron de les rapatrier. Ils sont âgés de 5 ans, 3 ans et un an. Les trois enfants "ont été remis aux autorités judiciaires et font l'objet d'une prise en charge médicale et psychologique immédiate", expliquent Camille Lucotte, Marc Bailly et Martin Pradel, avocats de la famille, dans un communiqué.
[ Communiqué de presse]
— Martin Pradel (@MartinPradel) 15 mars 2019
Sur le retour en France des enfants détenus dans les camps de prisonniers en Syrie. pic.twitter.com/OTw4mentKt
"Ils sont sous la protection du parquet des mineurs des Yvelines, détaille Martin Pradel, invité de franceinfo vendredi. Ils vont y être pris en charge par des professionnels de l'enfance (...) Dans une semaine, sous l'autorité d'un juge pour enfants, dont la seule boussole est l'intérêt de l'enfant, il va être décidé ce qui doit être fait. Doivent-ils être confiés à des éducateurs pour une période plus longue ou faut-il au contraire qu'ils aillent dans leur famille ? Est-ce que l'intérêt de l'enfant commande qu'il connaisse ses grands-parents ou non ? L'aîné est connu de ses grands-parents. Les deux petits, qui sont nés sur zone, ne sont pas connus des grands-parents."
Deux petites filles, dont une de 5 ans
Une des deux fillettes a 5 ans et vient du camp de Al Hol, a précisé Marie Dosé, avocate de la famille. "Sa mère est morte dans les bombardements il y a plusieurs mois, explique Me Dosé. Elle était prise en charge par une femme au camp Al Hol qui s'en occupe depuis des mois comme elle le peut, car elle a un enfant de deux ans dont elle doit aussi s'occuper. Sa famille en France attendait son retour avec impatience, et avec une grande inquiétude."
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