"Nous avons intérêt à nous assurer de ce qu'ils deviennent", déclare Nicole Belloubet sur le retour des jihadistes français
La ministre de la Justice était l'invitée de RTL.
"Nous avons fait un choix, qui est celui de la préférence du contrôle et donc du rapatriement en France." Jeudi 31 janvier, la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, était interrogée sur le retour des jihadistes français détenus par les Kurdes en Syrie. Elle a confirmé sur RTL que Paris envisageait le rapatriement en France de ses ressortissants partis rejoindre l'Etat islamique en Syrie.
"La situation nouvelle, qui est liée notamment au retrait des forces américaines [de la région] a bouleversé la donne et, évidemment, nous nous préparons à un éventuel retour des Français qui sont actuellement dans le nord de la Syrie", a-t-elle souligné.
Une majorité d'enfants
La ministre de la Justice a confirmé au passage un changement de doctrine de Paris, qui affirmait jusqu'à récemment que les jihadistes français devaient être jugés par les autorités locales. "Au moment où je vous parle, rien n'est certain, évidemment. Mais ce n'est plus le seul scénario et il va de soi que si les Français qui sont détenus par les Kurdes devaient être remis en liberté, expulsés, nous avons, je crois, collectivement plutôt intérêt à nous assurer de ce qu'ils deviennent plutôt que de les laisser libres sans savoir où ils sont", a-t-elle dit, emboîtant le pas d'Edouard Philippe.
Doit-on rapatrier des djihadistes français prisonniers en #Syrie ? "Nous étudions plusieurs options. Si ces français devaient être expulsés, nous avons collectivement plutôt intérêt à nous assurer de ce qu'ils deviennent", @NBelloubet dans #RTLMatin avec @EliMartichoux pic.twitter.com/U1f4GMw6m2
— RTL France (@RTLFrance) 31 janvier 2019
Elle a confirmé que les adultes qui reviendraient en France seraient interpellés à leur arrivée, mais a précisé que ces Français détenus par les Kurdes syriens dans des camps étaient en majorité des enfants mineurs. "Nous pensons qu'à peu près à 75% ce seraient des enfants de moins de 7 ans", a déclaré Nicole Belloubet. Elle a cependant dit ne pas être en mesure de préciser le nombre total de ressortissants français concernés.
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