C'est la mère d'une fille partie en Syrie. Julie, le visage éclatant d'une jeunesse faite d'évasion et de musique, passé à celui d'une femme enfermée dans son niqab, et qui a rejoint les rangs de Daech à 22 ans. Elle a deux fils et est enceinte. Des petits-enfants que leur grand-mère, Lydie Maninchedda, souhaiterait un jour retrouver. L'histoire de sa fille unique, c'est celle d'une enfant du Nord, en prépa littéraire, qui lentement, va dériver. À 20 ans, Julie part étudier à Leipzig, en Allemagne, où elle rencontre son futur mari, un Allemand lui aussi converti.Plus de nouvelles depuis aoûtImpuissante, Lydie Maninchedda découvre le départ de sa fille pour Raqqa, alors fief de l'Etat islamique en Syrie, une ville recluse. Son quotidien là-bas ? La cuisine et le ménage, entre les bombardements.Selon Lydie Maninchedda, la France se désintéresse aujourd'hui totalement du devenir de sa fille et de ses trois petits-enfants. "J'ai l'impression qu'on préfère les laisser là-bas, livrés à eux-mêmes et à la justice syrienne ou irakienne, ou bien qu'ils meurent là-bas, plutôt qu'ils reviennent ici, sur le territoire français. Et pour moi, c'est inadmissible." Pour cette mère, sa fille, dont elle n'a plus de nouvelles depuis août, aurait toute sa légitimité pour rentrer un jour en France. Même si, elle le sait bien, Julie serait sans doute jugée et condamnée pour terrorisme.