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Ce que l'on sait des trois jihadistes présumés interpellés en Turquie

Deux proches de Mohamed Merah se trouvent parmi ces trois candidats au jihad, qui seraient rentrés à Paris sans être inquiétés par les autorités françaises. 

Article rédigé par franceinfo
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Un avion atterrit sur les pistes de l'aéroport d'Orly, le 4 avril 2014, près de Paris. (MAXPPP)

Ils ont combattu en Syrie et ont été arrêtés sur le chemin du retour. Trois jihadistes présumés ont été interpellés, fin août, en Turquie.  Parmi eux se trouve le mari de Souad Merah, la sœur de Mohamed Merah. Des sources internes au ministère de l'Intérieur ont annoncé leur interpellation, mardi 23 septembre, à l'aéroport d'Orly, près de Paris.

Cette information a ensuite été contredite par Europe 1 et France Info. Dans la soirée, le ministère a donné sa version : le pilote du vol Istanbul-Orly a refusé de les laisser embarquer. Les suspects ont donc été placés par les autorités turques dans un avion pour Marseille, mais n'ont pas pu être interpellés à leur arrivée car la police française n'avait pas été prévenue à temps.

Francetv info fait le point sur la situation.

Où sont-ils ?

L'un des trois hommes, Imad Djebali, a affirmé à son avocat Pierre Dunac qu'il était arrivé à Paris, en début de soirée, et qu'il avait pu passer la douane sans encombres. "A la douane, on a montré nos passeports, on a tout montré, c'est étonnant, a-t-il indiqué. La réalité, c'est qu'on est en France. S'il faut qu'on se rende à la police, on passera par la police. Maintenant, je ne comprends pas trop ce qu'il se passe."

Qui sont-ils ?

Le mari de Souad Merah. Abdelouahed Baghdali est le beau-frère de Mohamed Merah. Il s'est marié religieusement avec la sœur du tueur de Toulouse en 2010, selon Le Point, qui évoque une possible séparation depuis. Salafiste connu de la police, ce Franco-Marocain de 29 ans s'est rendu en Syrie en éclaireur, avant d'être rejoint, en mai, par sa femme et ses quatre enfants, précise i-Télé.

Un ami d'enfance de Mohamed Merah. Imad Djebali, 27 ans, est "un vieux routier du jihadisme" et un "ami d'adolescence de Mohamed Merah" à Toulouse, indique Le Point. Cet habitué de la Syrie et de l'Irak a été condamné, en 2009, à trois ans et demi de prison pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Il a ensuite poursuivi son activisme et "a le profil pour commettre un attentat en France, indique une source citée par le site de l'hebdomadaire. Il dispose des contacts pour l'organiser. Son retour est inquiétant." 

Un Français converti à l'islam. Gaël Maurize, 24 ans, est un converti originaire d'Albi (Tarn). Il a fréquenté une communauté islamiste ariégeoise qui envoyait des candidats au martyre en Irak, selon Le Point.

Comment ont-ils été arrêtés ?

Partis de France en février-mars, les trois hommes ont passé quelques mois en Syrie. Ils ont été arrêtés, à la fin août, à la frontière entre la Syrie et la Turquie, alors qu'ils découpaient un grillage, selon France Info. "Ils se sont mis entre les mains des autorités turques pour être protégés et pour pouvoir être transférés vers la France"a pour sa part indiqué l'un de leurs avocats, Christian Etelin, à Europe 1.

Les trois hommes sont soupçonnés d'appartenir à une filière de recrutement jihadiste en Syrie, selon i-Télé. "En juin dernier, plusieurs perquisitions avaient eu lieu chez des membres de cette filière, qui compte notamment des ramifications à Paris, précise i-Télé. Plusieurs familles avaient été auditionnées et avaient confirmé le départ en Syrie de ces jihadistes. Deux membres du groupe avaient été interpellés en juillet dernier à leur retour et sont actuellement en détention."

Qu'ont-ils fait en Syrie ?

Les trois hommes ont affirmé aux policiers turcs avoir été emprisonnés par l'Etat islamique, peu de temps après leur arrivée en Syrie, dans la région de Raqqa, indique Le Point. Des propos qui pourraient n'être qu'une "stratégie de défense", selon l'hebdomadaire.

D'après l'avocat Christian Etelin, les trois hommes souhaitaient participer à la construction d'un Etat islamique, mais pas faire la guerre. "Ils ont pensé qu'ils vivraient une autre réalité que celle de la guerre, du fanatisme et du crime organisé, a-t-il indiqué à Europe 1. Et la réalité les a horrifiés. Donc ils sont repartis. (…) Ils sont heureux d'une chose, c'est d'avoir la vie sauve, parce qu'ils ont vraiment cru qu'ils allaient être exécutés."

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