Un chien-robot numérise la citadelle de Besançon pour valoriser le patrimoine, une première en France

Il n’a pas de poil, ne mange pas, ne dort pas et ne se laisse jamais distraire. Perché sur ses grandes pattes numériques, le chien-robot Rocket sillonne la citadelle de Besançon. Sa mission : numériser avec précision ce site, en particulier des zones habituellement inaccessibles au grand public. En cas d’obstacle, il le détecte et le contourne. "Les seuls endroits où il ne peut pas aller, c’est lorsqu’il faut sauter, sinon il peut monter les escaliers sans problème", explique Hugo Parent, chef de la société Capture4cad chargé du projet.

Bardé de capteurs vidéo, le chien le plus obéissant de la Terre est capable de scanner à moins de 360 degrés le moindre millimètre carré. Il peut capturer jusqu'à 500 000 points par seconde.

Un chien tout-terrain

Chaque promenade dure plus d’une heure. Toutes les images sont analysées par un logiciel pour reconstituer le monument en trois dimensions. Il faut une journée de travail. "Il y a tout un traitement derrière, avec ses nombreux passages, que ce soient dans les souterrains, sur les remparts ou au milieu de la cour", détaille Hugo Parent. Cette numérisation de la citadelle va durer jusqu’en avril 2023.

Au total, plusieurs milliers de données vont être récoltées. Ce chien tout terrain n’est pas seul pour accomplir sa mission. Un drone l’accompagne également pour la captation des zones inaccessibles. Un scanner statique permet de numériser les bâtiments intérieurs et extérieurs.

Des milliers de données récoltées

Rocket fait partie du projet Lense, financé par le ministère de la Culture. Cette numérisation va permettre de valoriser ce patrimoine à travers la réalité augmentée. Les visiteurs pourront découvrir le jumeau numérique de la citadelle avec des lunettes spéciales et des systèmes d’hologrammes. C’est la première fois que cette technologie est utilisée en France. "Les outils immersifs nous permettent de nous plonger dans la réalité augmentée, on peut aussi travailler sur des aspects historiques, en recréant des endroits tels qu’ils étaient avant pour plonger le visiteur à cette époque-là, explique le conseiller municipal en charge de la citadelle François Bousso. L’élu souhaite que le monument inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco soit "éternellement dans l’air du temps".

Les visiteurs vont devoir attendre fin 2024 pour tester cette visite du joyau de l’architecture franc-comtoise en réalité augmentée. D’ici là, Rocket pourrait prolonger ses promenades dans d’autres sites bisontins.