En Isère, les avions de tourisme passent à l'électrique grâce au rétrofit
Après l’électrification des voitures, voilà celle des avions de tourisme. C’est le défi que s’est lancée une jeune entreprise iséroise. Aviathor pratique le rétrofit : elle met au point des moteurs qui remplaceront les moteurs à essence sur les avions des aéroclubs. Pollution, bruit, coût... les avantages sont nombreux. #IlsOntLaSolution
Remplacer les moteurs thermiques par des moteurs électriques, c'est désormais possible sur les voitures mais aussi sur les avions de tourisme. C'est ce qu'on appelle le rétrofit. Cette solution simple et bon marché est développée par l'entreprise iséroise Aviathor sur des appareils qui, eux, ne sont pas en fin de vie. Seul leur moteur thermique arrive en fin de potentiel.
Cette innovation, en cours de brevetage, permettra de réutiliser ces appareils. Les avantages des moteurs électriques comparés aux moteurs à piston sont nombreux, comme l'explique Benoît Caucheteux, PDG et Fondateur d'Aviathor : "Ce gain de poids et ce gain de place nous permettent d'emporter plus de batterie et donc d'augmenter l'autonomie de l'avion".
Les nombreux avantages de l'électrique
Autonomie, bruit et coûts : cette solution a de nombreux avantages. Si l'autonomie peut atteindre 1h20 avec deux passagers, le bruit de l'avion est réduit. De 92 décibels pour un avion à essence, l'avion électrique passe à 75 décibels, soit presque 20 dB de bruit en moins. "C'est l'équivalent de passer d'une tondeuse à gazon à un sèche-cheveux", explique Benoit Caucheteux, PDG et Fondateur d'Aviathor. Le coût est aussi beaucoup moins onéreux. "Les coûts d'exploitation de l'avion sont divisés par 4 ou 5", rajoute-t-il.
Cette innovation qui donne une seconde vie aux avions de tourisme permet aussi de franchir une nouvelle étape vers des vols plus respectueux de l'environnement. "Le troisième avantage, c'est la décarbonation puisqu'en exploitation pure, on consomme 96% de CO2 en moins", conclut-il.
Ces avions électriques sont toujours en phase de test. Dès la fin de l'année, le premier vol d'un prototype aura lieu à Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs, qui accueille l'aéroport de Grenoble-Alpes-Isère. Cependant, leur commercialisation est prévue en 2025. La technique du rétrofit pourrait s'appliquer aux 3000 avions des aéroclubs de France.
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