En Isère, de jeunes entrepreneurs transforment des snowboards en skates éco-responsables
Donner une seconde vie à son snowboard, c'est possible. La marque grenobloise Nok Boards les transforme en skateboards et en objets du quotidien. Une démarche qui se veut la plus éco-responsable possible. #IlsOntLaSolution
C’est dans les bureaux du fabricant de matériel de ski Rossignol que Vincent Gelin et Adrien Guéris se sont rencontrés avant de créer leur société Nok Boards. Pendant dix ans, ces deux passionnées de sports de glisse ont travaillé dans la branche Recherche et Développement Snowboards de la marque. C’est là qu’ils ont pris conscience des problèmes liés à l’empreinte écologique de l’industrie du sport.
Éviter de jeter
Le nom de leur société est directement en lien avec la notion de recyclage : "NoK" est la contraction de "Not OK", un terme utilisé pour déclasser les produits avec défauts. Selon les fondateurs de Nok Boards, 1% de déchets sont générés par les lignes de production, auxquels il faut ajouter les invendus. Il y a aussi les planches des particuliers qui, une fois délaissés, sont jetées, enfouies ou brûlées. Ce n’est pas sans conséquence environnementale car si des solutions plus “vertes” commencent à émerger, la plupart des planches sont bourrées de composants issus de la pétrochimie.
Objectif zéro déchet
A la question “Que faire des planches de snowboard usagers ou défectueuses ?”, ils ont imaginé une réponse en lien avec leur passion de la glisse : les transformer en skateboard pour la partie centrale et en petits objets usuels tels que des miroirs, des luminaires, des portes-clés... à partir des chutes inutilisées du snowboard dans lequel on a taillé la planche de skate. Le but, c'est vraiment de réutiliser au maximum les matériaux.
Des planches uniques
Une fois récupérées par Vincent et Adrien, les snowboards sont étudiés sous toutes les coutures : "On regarde chaque snow pour déterminer quelles sont ses propriétés mécaniques, explique Adrien Gueris. Quel est son cambre (NDLR : la forme de la planche quand on la pose à plat et qu’on la regarde de profil), son flex (NDLR : l'indice qui concerne sa rigidité), mais aussi ses matériaux, son décor, ses couleurs. En fonction de tout ça, on va définir quel type de skate on va faire". Si le snow est souple, cela fera un cruiser (la planche la plus polyvalente) s’il est raide, un longboard (moins maniable qu’un cruiser mais plus adapté aux longues distances). Une fois découpée dans le snwoboard, la future planche de skate est poncée. Trois couches de vernis sont ajoutées, un grip (anti-dérapant) et des roues. Au final, le modèle qui sort est numéroté et se révèle unique en son genre.
Il ne reste plus qu’à tester ! "On sent que c'est une planche de snowboard, commente en plein essai Baptiste Gobert, étudiant à Grenoble INP génie Industriel. C'est flexible, différent de ce que j'utilise d'habitude, ça tourne bien, c'est une planche très agréable !".
Les skates sont commercialisés entre 179 et 299 euros selon leur taille sur le site d'e-commerce de l'entreprise et dans quelques magasins à Grenoble, Paris et au Pays basque. A ce jour, la marque aurait "réincarné" plus de 1300 snowboards.
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