En Côte-d’Or, la SNCF teste des effaroucheurs pour éviter les collisions avec la faune sauvage
Depuis février, on entend des chiens de chasse qui aboient près de la ligne de chemin de fer de Thorey-en-Plaine, en Côte-d’Or. Ces aboiements sont en fait diffusés par des haut-parleurs. Un leurre pour faire partir d’éventuels gibiers qui seraient proches des voies ferrées. Le matériel est installé tous les 300 mètres sur une distance de 3,6 kilomètres et se déclenche trente secondes avant l’approche d’un train grâce à des capteurs. Des caméras thermiques qui permettent de voir les animaux complètent cette installation. Ce dispositif innovant, d’un coût de 170 000 euros, est expérimenté pour la première fois en France.
150 accidents par an en Bourgogne-Franche-Comté
La SNCF a choisi ce territoire comme lieu d’expérimentation parce qu'il est boisé et exposé au passage des sangliers. La région Bourgogne-Franche-Comté est en effet particulièrement touchée par les collisions entre trains et animaux sauvages. En 2022, on dénombrait 150 accidents et 400 heures de retard pour les passagers. Immobilisation des trains, réparations : la facture est lourde, elle se monte à 1,2 million d’euros par an, incidents avec les animaux d’élevage et la végétation compris.
Ce jour-là, à Dijon, une rame est dans les ateliers du centre de maintenance de la SNCF. "C’est un engin qui a tapé un chevreuil à 145 km/heure", explique un technicien. En trois jours, c’est le septième train qui percute un animal. En moyenne, le matériel reste immobilisé six jours mais quand les dégâts sont vraiment importants, "cela peut aller jusqu’ à 6 à 7 mois" rapporte Hubert Jahan, directeur du technicentre Bourgogne-Franche-Comté.
Sur la ligne Dijon / Saint-Amour, l’expérimentation doit se poursuivre jusqu’à fin 2023. En cas de succès, le système des effaroucheurs sonores pourrait être déployé dans d’autres régions.
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