Ilich Ramirez Sanchez, alias Carlos, pour quatre attentats qui ont fait en France 11 morts et quelque 150 blessés.
"Je suis révolutionnaire de profession" : c'est ainsi que s'est présenté Carlos devant la cour d'assises spéciale de Paris, lundi, lors de l'ouverture de son procès.
Ventripotent, front dégarni et barbe blanche, l'homme qui s'attribue "1500 à 2000 morts" avait plus l'air, selon un journaliste de l'AFP, d'un retraité tranquille que d'un dangereux révolutionnaire. Tantôt accoudé à la vitre du box, tantôt en discussion avec son escorte, tantôt assis en toute décontraction, le Vénézuélien de 62 ans donnait l'impression d'être à la cour d'assises comme d'autres sont au spectacle. Un perpétuel sourire aux lèvres, il semblait être le maître des lieux.
Carlos reconnaît des soutiens mais conteste les attentats
Reconnaissant des soutiens, il les salue en brandissant le poing de la Révolution. Un mot sur "l'Etat raciste" d'Israël soulève des applaudissements immédiats. Ilich Ramirez Sanchez conteste les quatre attentats qui lui sont imputés par la justice française. Interpellé au Soudan en 1994, il a déjà été condamné en 1997 à la prison à vie pour le meurtre en 1975 à Paris de trois hommes, dont deux policiers.
Le défenseur de la cause palestinienne est accusé d'avoir orchestré quatre attentats afin d'obtenir la libération de sa compagne allemande Magdalena Kopp et du Suisse Bruno Bréguet, deux membres de son groupe arrêtés à Paris en février 1982 avec armes et explosifs.
Discours révolutionnaires "passés"
Les deux conseils de Carlos ont dénoncé "un procès inéquitable". Jugeant qu'ils ne pouvaient "se mettre en faillite" en défendant gratuitement Carlos, abandonné par le Venezuela. Mes Isabelle Coutant-Peyre et Francis Vuillemin ont déclaré qu'ils se retiraient du procès. Mais le président Olivier Leurent les a immédiatement commis d'office.
La cour s'est également refusée, pour l'instant, à rejeter les rapports des services secrets hongrois, roumains et est-allemands, comme le réclame la défense. En revanche, elle a donné raison à Carlos en jugeant irrecevable la constitution de partie civile de la Fenvac, une association de victimes qui n'a étendu que très récemment sa compétence aux actes de terrorisme.
Avocat de plusieurs parties civiles, Me Paul-Albert Iweins a brocardé les discours révolutionnaires "un peu dépassés" de Carlos et d'avocats. A présent, a-t-il averti, "il va falloir que Carlos prenne conscience qu'il n'est pas ici pour faire la révolution mais pour répondre de ses actes."
Depuis Caracas, le président vénézuélien Hugo Chavez a rendu hommage à Carlos en estimant qu'il avait été en son temps le "digne héritier des plus grandes luttes" pour les peuples.
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