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Exposition consacrée au couturier Azzedine Alaïa : "C'était un grand gosse et c'était formidable"

Une exposition est consacrée au grand couturier tunisien, Azzedine Alaïa, mort le 18 novembre à l'âge de 77 ans. Intitulée "Alaïa, je suis couturier", elle a lieu à Paris où il vivait, jusqu'au 10 juin.

Article rédigé par Sophie Auvigne - Edité par Mariam El Kurdi
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Affiche de l'exposition "Alaïa, je suis couturier". (PHOTOGRAPH BY SNOWDON / TRUNK AR / SNOWDON)

Le lieu de l'exposition est discret. Il est situé derrière le BHV du 4e arrondissement de Paris, à l'endroit même où vivait Azzedine Alaïa. On découvre d’anciens entrepôts du grand magasin devenus la maison Alaïa, avec la verrière pour l’exposition, les ateliers au-dessus, l’appartement, la boutique et surtout la cuisine racontée par le commissaire de l’exposition, l’historien de la mode Olivier Saillard.  "Tout cet îlot d’immeubles qui sont dans le Marais, c’est un petit peu une ville dans la ville. Monsieur Alaïa recevait le monde entier dans sa cuisine. Il y a quelque chose de très intime", raconte l'historien qui a bien connu le couturier. "Les souvenirs que j’ai, c’est vraiment de vouloir rester un peu égoïstement une fois que tout le monde était parti pour pouvoir parler avec Azzedine. Il nous racontait des histoires qu’on avait déjà entendues. C’était un grand gosse et c’était formidable", poursuit Olivier Saillard.

Cultiver la mémoire du "dernier couturier"

La fondation que le couturier avait souhaité créer va bientôt voir le jour. Il possède une collection historique et des milliers de créations. Pour Olivier Saillard, Azzedine Alaïa "est le plus grand collectionneur privé".  Sa mission ? "Cultiver la mémoire de celui qui est le dernier couturier". Un "être à part" selon l'historien, un personnage unique. 

Monsieur Alaïa est le seul qui savait prendre un chiffon, une paire de ciseaux, des épingles, tailler, bâtir, coudre, mouler des vêtements sur le corps de toutes les femmes

Olivier Saillard, historien de la mode

franceinfo

Pour Olivier Saillard, Azzedine Alaïa "est au sens strict le seul et le dernier couturier".

Robe fabriquée par la couturier Azzedine Alaïa. (ANDREA ET VALENTINA)

Pour ce premier hommage, estime l'historien, "il n’était pas possible de ne pas mettre les icônes qui ont fait sa renommée", comme par exemple, "cette robe à bandelette de Grace Jones, les robes avec les zips qui s’enroulent autour du corps. Ce sont des exemples de virtuosité". Le vrai travail de couturier, selon Azzedine Alaïa qui aimait rappeler, "je ne suis pas designer, on ne s’habille pas d’un dessin". "Il disait toujours que parmi tous les noms qui existent pour qualifier un créateur, c'est celui de couturier qu'il préférait", se souvient Olivier Saillard, avant de préciser : "Je pense qu'il l'a porté de manière très noble."

Présentation de l'exposition "Alaïa, je suis couturier" avec Sophie Auvigne
 

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