Cet article date de plus de douze ans.

Altercation dans une gare : l'agente de la SNCF témoigne

La vidéo d'un violent échange entre un homme se présentant comme cadre chez Orange et une salariée de la SNCF provoque l'émoi sur les réseaux sociaux.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Capture d'écran de la vidéo d'une altercation entre une agente de la SNCF et un usager en colère.  (YOUTUBE / FTVI)

SOCIETE – "Je gagne 70 K-euros (70 000 euros par an), vous gagnez le smic alors vous fermez votre gueule." Selon une vidéo postée par un collégien, cette attaque proviendrait d'un homme se présentant comme employé chez Orange, en pleine altercation avec une agente de la SNCF, mercredi 17 octobre, en gare de Viroflay Rive gauche (Yvelines).

Frédéric Le Merrer, secrétaire général de la CGT Cheminots Paris rive gauche, a été informé de l'incident et le détaille à FTVi. "Cela s'est passé vers 20 heures ou 21 heures, mercredi. L'homme parlait très fort au téléphone, dérangeait du monde. L'agente commercial de la SNCF, une femme d'une quarantaine d'années, lui a demandé de parler plus doucement." Mais l'homme n'a visiblement pas apprécié les remontrances et "c'est là que tout est monté". FTVi vous déroule les avancées de cette affaire.

Acte 1 : la vidéo arrive sur la toile

Dans la vidéo, l'homme, très énervé, assène notamment : "Si vous aviez pas de gens comme moi à payer 10 000 euros d'impôts, vous n'auriez pas votre salaire, vous feriez quoi ? Vous seriez à la rue." "C'est ridicule", rétorque à plusieurs reprises la salariée, qui demande "le respect""On se casse nous [les gens riches], on en a marre", poursuit le supposé cadre, fier "d'aller tous les mois à Saint-Domingue [République dominicaine] pour Orange" et de passer "tous ses week-ends à La Baule".

"Touchez ma bosse Monseigneur", ironise alors l'employée de la SNCF, tandis que l'homme lui demande "c'est quoi votre salaire de merde ?" avant de clore l'échange par une autre insulte.

Acte 2 : Orange et la SNCF jouent la prudence

Contacté par FTVi tôt jeudi matin, le service presse de la SNCF a d'abord confirmé les faits, mais les a ensuite démentis à l'AFP. L'agente a pourtant fait remonter l'information à sa hiérarchie. Les syndicats dénoncent des suppressions d'emplois dans cette gare et s'inquiètent pour la sécurité du personnel. 

Pour sa part, Orange n'est pas en mesure d'indiquer si l'homme présenté dans la vidéo est bien l'un de ses cadres. Contacté par FTVi, l'opérateur a toutefois réagi. "S'il s'avérait que cette altercation a eu lieu, le groupe ne peut cautionner ce type de propos qui ne reflètent en rien les valeurs d'Orange." Si le groupe a bien des activités en République dominicaine et du personnel qui voyage dans le monde entier, il n'a pas pu confirmer si des cadres faisaient le trajet de Paris à Saint-Domingue tous les mois.

Acte 3 : l'agente SNCF appelle RTL

Souhaitant rester anonyme, elle est intervenue jeudi dans l'émission "Les auditeurs ont la parole". "Je n'en veux pas vraiment à cet individu, rapporte-t-elle, si ce n'est qu'il a certainement passé une mauvaise journée." Disant travailler depuis trente ans pour la SNCF, elle raconte que les accrochages sont "quotidiens""Dans ma tête, il y a toujours marqué : 'il y a un con dans une journée, et ensuite il est passé, on est tranquille', raconte-t-elle. Il en faut un dans la journée, il est passé, on est tranquille, et on va pas se mettre en colère à chaque fois."

L'agente précise "que nous ne sommes pas des fonctionnaires à la SNCF", contrairement à ce qu'affirmait le client dans la vidéo. Rappelant son "devoir de réserve vis-à-vis de la SNCF", elle discutera de l'affaire "avec mon président directeur général, monsieur Pépy, s'il veut bien m'appeler".

Acte 4 : la SNCF et Orange lancent deux enquêtes

En début de soirée jeudi, le groupe publie un tweet dans lequel il fait part de sa solidarité avec son agent. Il annonce dans le même temps l'ouverture d'une procédure interne. 

A son tour, Orange "a décidé de lancer une enquête interne afin de déterminer si un salarié de l'entreprise est réellement impliqué dans cette altercation, selon un porte-parole du groupe. Si tel est le cas, le groupe prendra les mesures appropriées vis-à-vis de ce salarié".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.