Hébergements d’urgence : "On va comptabiliser ces femmes comme des chiffres", déplore Louise Borel, coordinatrice de Women Refugee Center à Dunkerque
Dunkerque est l'une des villes les plus touchées par l'immigration clandestine depuis des décennies, avec Calais. Mais qui sont ces femmes dont s’occupe en ce moment Women Refugee Center ? "Les femmes que l'on accompagne sur le Dunkerquois (Nord) sont des femmes qui sont en situation de transite. Elles vivent dans des conditions actuellement désastreuses. Il n'y a pas d'accès aux 115 et à un hébergement d'urgence. Elles sont contraintes de dormir dans des tentes, sans accès, par exemple, aux toilettes", explique Louise Borel, coordinatrice de l’association. Elle précise qu’il s’agir de femmes "qui ne se résument pas à cette condition d'exil", mais qui étaient "infirmières ou architectes". Elles proviennent notamment d'Érythrée, du Kurdistan, d’Iran ou encore d’Afghanistan.
La loi immigration, "une aberration"
Selon Louise Borel, ces femmes ont pour objectif d’aller en Angleterre. "Il n’y a pas d'accès à l'information pour expliquer aux personnes leurs droits en France et leur possibilité de demander l'asile en France", précise-t-elle. Concernant la nouvelle loi immigration, qu’elle considère comme une "aberration", Louise Borel considère qu’avec "le rétablissement du séjour irrégulier, les femmes que l’on suit vont être considérées comme délinquantes". "On va comptabiliser ces femmes comme des chiffres et non comme des êtres humains", déplore-t-elle. Louise Borel affirme par ailleurs n’avoir eu aucun échange avec les élus du Dunkerquois à propos de la loi immigration.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.