Migrants de Calais : "La situation est bien pire aujourd'hui"
François Guennoc, vice-président de l’association L'Auberge des migrants, a dénoncé les pressions policières dont sont victimes les réfugiés de Calais, lundi sur franceinfo.
Il y a un an, le camp de Calais a été démantelée. Le plus grand bidonville de France disparu, la présence des migrants reste encore une réalité dans la ville. François Guennoc, vice-président de l’association L'Auberge des migrants à Calais a dénoncé, lundi 23 octobre sur franceinfo, une situation "bien pire aujourd'hui, car les gens sont sans abri".
François Guennoc a expliqué que la situation "est même pire qu'avant la création du camp, car avant les 1 000, 1 200 migrants étaient sur neuf endroits différents : des squats, des petites jungles ou des halls de bâtiments. À l'époque, la préfecture et la police laissaient ces petits camps provisoires vivre pendant quelques semaines et quelques mois", a-t-il poursuivi.
En cause : le comportement de la police
Mais aujourd'hui, selon lui, le comportement de la police a changé : "La police patrouille en permanence. Vous avez un hélicoptère avec des détecteurs thermiques. Dès qu'elle trouve une tente, une bâche, elle l'enlève, elle fait détruire et quelque fois avec des affaires personnelles des migrants quand elles ont été abandonnées sur place", a détaillé François Guennoc.
Une pression policière dont l'association L'Auberge des migrants est parfois victime : "On a eu des très fortes entraves à notre travail, y compris physiques, quelque fois brutales entre février et fin août 2017. Depuis le jugement du tribunal administratif confirmé par le conseil d'État, la pression s'est un petit peu relâchée", a-t-il ajouté.
Des migrants emmenés "tous les jours" à l'hôpital
François Guennoc a expliqué que son association emmène "tous les jours des mineurs et des majeurs à l'hôpital suite à des violences" policières. Le jugement du tribunal administratif demandait aux autorités de prendre des mesures pour une meilleure prise en charge des migrants de Calais.
"Les migrants qui sont à Calais ne veulent pas monter dans les bus et aller dans les centres d'accueil parce qu'ils ont laissé leurs empreintes, en général de force en Italie, en Grèce et en Bulgarie et ils savent que s'ils demandent l'asile, ils vont être expulsés. C'est la raison principale pour laquelle les bus qui partent, deux fois par semaine, sont quasiment vides", a-t-il expliqué.
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