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La justice refuse la fermeture des échoppes de la "jungle" de Calais

Lors de l'audience au tribunal administratif, l'avocat de la préfecture avait évoqué des "troubles graves à l'ordre public". Mais le juge a considéré que ces commerces remplissent "d'autres fonctions" que l'alimentation des migrants.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un restaurant improvisé dans la "jungle" de Calais, le 10 août 2016. (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Les petits commerces et restaurants de la "jungle" de Calais resteront ouverts. La préfecture du Pas-de-Calais avait demandé en référé leur fermeture, mais elle a été déboutée par le tribunal administratif de Lille (Nord), vendredi 12 août.

Dans son ordonnance, le juge estime que "les préoccupations exprimées par le préfet du Pas-de-Calais sont tout à fait compréhensibles" mais que "les conditions d'urgence et d'utilité requises" par la loi "ne sont pas remplies pour faire droit" à sa demande "que soient expulsés les gérants des 72 structures de vente illégales recensées" sur le site. Le nombre de migrants n'est pas connu avec certitude. Ils seraient entre 4 500 et 9 000, selon deux associations.

Un homme propose différents plats dans une échoppe installée dans le camp de la "jungle de Calais", le 23 février 2016. (DENIS CHARLET / AFP)

Ce sont "des lieux de rencontre apaisés", pour le juge

Le juge des référés, Jean-François Molla, ne conteste pas que ces commerces "ne bénéficient d'aucune autorisation administrative" et que "certaines structures (....) ne respectent pas les règles sanitaires les plus élémentaires". Mais il souligne également que "ces épiceries, cafés, restaurants remplissent d'autres fonctions" que l'alimentation des migrants qui "vivent dans des conditions de précarité extrême et de total désœuvrement". Ce sont "des lieux de rencontre apaisés entre migrants et avec [les] bénévoles".

Lors de l'audience, mercredi, l'avocat de la préfecture avait évoqué des "troubles graves à l'ordre public", estimant que des migrants étaient "exploités" dans ces commerces, où il serait possible d'acheter "à crédit des outils, notamment des lames de cutter, pour attaquer les camions sur la rocade".

Entre le 18 et le 21 juillet, tous les commerces informels de la "jungle" avaient été contrôlés par les autorités et 18 personnes avaient été placées en garde à vue, rapportaient alors nos confrères de France 3 Nord Pas-de-Calais. Plus de 30 mètres cubes de marchandises diverses avaient été détruites, dont 19 kg de produits avariés.

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