Dans le camp de Téteghem, les passeurs font la loi
Racket, violences : les passeurs prospèrent sur la misère des migrants. Une équipe de France 2 a mené l'enquête.
Sur les camps peuplés de migrants prêts à tout pour rallier l'Angleterre, les passeurs organisés en réseau font régner leur loi. Près de Dunkerque (Nord), 300 migrants vivent dans le camp de Téteghem. Cet endroit est l'un des fiefs des passeurs. Le maire de la commune, Franck Dhersin, vient tous les jours et le sait. Sur ce camp, ce sont eux qui font la loi. Parmi les migrants, les passeurs sont partout, la plupart le visage caché, peu enclins à la discussion.
Racket organisé
Selon le maire, ils sont les petites mains de réseaux mafieux qui facturent le passage en Grande-Bretagne jusqu'à 5 000 euros. Et tout serait bon pour racketter les migrants. Le loyer, selon l'élu, est de 5 à 10 euros par personne et par nuit. Sur le camp, les réfugiés syriens ou irakiens nient tout en bloc : "Non on ne paye rien", explique l'un d'eux. Il faudra aller à l'écart pour qu'un migrant accepte de parler de ce racket organisé.
Preuve de la violence des passeurs, un mur que le maire tient à montrer aux journalistes de France 2. "Il y a des bagarres entre passeurs, les vitres ont été cassées, et vous voyez ici : des traces de balles", explique l'édile. De Téteghem à Calais, les réseaux de passeurs prospèrent. Depuis le début de l'année, 21 filières ont été démantelés.
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