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Calais : pour les migrants, quelques minutes pour choisir un destination, souvent au hasard

Le hangar servant de "gare routière" aux migrants désireux de quitter la "jungle" de Calais a ouvert ses portes lundi 24 octobre. C'est dans ce bâtiment qu'ils doivent choisir entre deux destinations, parfois au hasard. 

Article rédigé par Gaële Joly, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Après être passés dans un bâtiment servant de "gare routière", des migrants quittent la "jungle" de Calais lundi 24 octobre (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Le démantèlement de la "jungle " de Calais a commencé lundi 24 octobre. Pour les migrants, la procédure d'évacuation prévoit qu'ils choisissent une destination. Avant de monter dans les autocars, ils doivent passer par un hangar dont les abords sont étroitement surveillés par des CRS. A l'heure de l'évacuation de l'immense bidonville, le bâtiment désaffecté constitue un sas entre la "jungle" que quittent les migrants et le départ vers leur nouvelle destination, choisie parfois au hasard.

Deux destinations à pointer sur une carte

Tôt ce matin, quatre files d’attente se sont formées à l’entrée du hangar, rebaptisé "gare routière", le temps de l’opération d’évacuation qui doit durer au moins trois jours. Les files sont formées par des adultes seuls, des familles, des personnes dites "vulnérables" et des mineurs isolés. Ces derniers sont pris en charge de façon spécifique

Les migrants entrent les uns après les autres afin d'opter pour une destination. Des interprètes montrent sur une carte de France les choix géographiques proposés aux migrants, en fonction de leur situation personnelle. Ils doivent ensuite préciser leur préférence entre deux destinations. Comment choisissent-t-ils ? Au hasard, pour certains, tandis que d’autres disent connaitre des gens sur place. "Le choix marche beaucoup à la rumeur", explique Chloé, une représentante de l’Office français d’immigration et d'intégration (Ofii). Ce matin, il y a eu un engouement inexpliqué en faveur de la Bourgogne, en concurrence avec la région Rhône-Alpes.

Après avoir choisi un lieu géographique, chaque migrant reçoit un bracelet coloré représentant une région. 

Pas de contrôles d'identité, mais une liste de noms

Le bracelet violet correspond à la région Bretagne, qui va accueillir 600 migrants. Nader, originaire du Soudan, sourire aux lèvres, porte l'insigne coloré. Il dit vouloir partir "rejoindre ses frères en Bretagne" et se montre satisfait de quitter la "jungle" de Calais, "trop dangereuse".

Une fois la couleur affichée au poignet, les migrants vont à la rencontre des agents de la protection civile. Il s’agit de dernière étape avant de prendre le bus, explique Sophie Kapusciak, directrice territoriale de l’Ofii dans le Pas-de-Calais. "Il n’y a pas de contrôles d’identité, ni de contrôle médical, précise-t-elle. L’identité est prise après, par la sécurité civile, pour avoir les noms des personnes lors l’arrivée dans le centre d’accueil et d’orientation (CAO). Au niveau médical, les personnes vulnérables ont été vues en amont."

Avec plusieurs de ses amis, Max, originaire du Soudan, s’apprête à monter dans un autocar pour la Bretagne, mais il ne semble pas avoir compris où le mène son choix. Il va "voir comment ça se passe", sinon, dit-il, il "reviendra". D'autres Soudanais quittent la zone du hangar. Ils n'ont pas pu prendre un bus au premier jour de l'évacuation. Mais près de 100 autocars supplémentaires sont prévus mardi et mercredi.  

Les migrants de Calais à l'heure du choix d'une destination : un reportage de Gaële Joly

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