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Calais : 2 associations humanitaires dénoncent des violences policières contre des migrants, y compris mineurs

Les associations Utopia 56 et l’Auberge des Migrants "appellent Emmanuel Macron à faire cesser la chasse à l’homme" et à mettre fin aux "violences policières incessantes" visant les migrants de Calais et de ses environs. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
Des migrants mineurs à Calais (Pas-de-Calais), le 2 novembre 2016. (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Deux associations humanitaires du Pas-de-Calais, Utopia 56 et l’Auberge des Migrants, qui viennent en aide aux migrants, dénoncent, jeudi 1er juin, de graves cas de violences policières illégales contre des migrants, y compris mineurs.

Elles "appellent Emmanuel Macron à faire cesser la chasse à l’homme et les violences policières incessantes constatées par les bénévoles des deux associations" à Calais et ses environs (Pas-de-Calais) "ainsi que les entraves aux distributions alimentaires" selon des témoignages recueillis par les bénévoles de l'association Utopia 56.

"Des gazages au réveil"

Les abus pratiqués par les policiers sont édifiants selon elles : "Régulièrement et encore récemment, nos équipes sur le terrain ont constaté : des gazages au réveil dans les sacs de couchage, des sacs de couchage enlevés par les policiers, des gazages d’eau et de nourriture, des coups et blessures (récemment encore sur des majeurs, et en mars sur plusieurs mineurs étrangers isolés), des vols de carte de séjour, des confiscations de téléphones portables, des insultes racistes sur les mineurs isolés étrangers confiés au commissariat pour des mises à l’abri tel que ‘ça sent le singe!’".

Selon les associations, "presque chaque après-midi, des adolescents traversent la rocade N216 dans le but d’échapper au CRS postés, bombes lacrymogènes à la main, derrière les barrières de sécurité". Ces migrants, originaires pour la plupart d'Érythrée et d'Afghanistan, fuyant la violence, "se retrouvent confrontés à une politique française inadmissible", peut-on lire dans le communiqué.

"Je me suis fait poursuivre (...) par des policiers armés de matraques"

Parmi les témoignages recueillis, celui de Debesay, un Érythréen âgé de 16 ans : "Dans la nuit du 5 au 6 mars, je me suis fait poursuivre avec d’autres mineurs dans le bois de la zone industrielle des Dunes, par des policiers armés de matraques. J’ai été le seul à être attrapé. Je me suis fait frapper par plusieurs policiers au niveau des jambes", a-t-il raconté.

Messi, un Érythréen de 17 ans témoigne lui aussi : "Dans la matinée du 9 mars 2017, j’étais avec trois de mes amis sur le parking de la station essence Total de la zone industrielle Marcel Doret. Trois policiers arrivent en courant, armés de matraques et de gazeuses. Ils nous poursuivent. Je tente alors d’escalader un grillage et je m’arrache la peau de la paume des mains. Les policiers me rattrapent et me donnent un violent coup de poing au niveau du coup. Les policiers ont vu le sang sur mes mains. Ils m’ont demandé de partir et ont emmené mes trois amis au poste".

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