Infirmière tuée à Reims : "35 infirmières sont agressées chaque jour à l'hôpital, que ce soit aux urgences, en psychiatrie ou en Ehpad", alerte le Syndicat national des professionnels infirmiers
"35 infirmières sont agressées chaque jour à l'hôpital, que ce soit aux urgences, en psychiatrie ou en Ehpad", alerte mardi 23 mai sur franceinfo Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers, qui regrette que l'hôpital ne soit plus un sanctuaire après l'agression au couteau qui a couté la vie d'une infirmière lundi 22 mai au CHU de Reims.
"Les soignants sont là pour protéger et ne doivent pas devenir des cibles", ajoute-t-il, indiquant que les agressions ont augmenté ces dernières années. Leur gravité a également évolué. "Là où autrefois on avait des insultes, on a souvent des passages à l'acte avec des violences, des gifles, des coups de poing", dénonce Thierry Amouroux.
Pour le porte-parole du SNPI, cette violence s'explique par le manque de moyens attribués à l'hôpital. "Petit à petit, on asphyxie l'hôpital avec de moins en moins de moyens. La psychiatrie n'ayant plus les moyens d'assurer correctement les soins, on a beaucoup de patients en déshérence, c'est la même chose au niveau des urgences", fustige-t-il.
"Au niveau des urgences, on a fermé 95 services d'urgences en vingt ans. On concentre dans des hyper services d'urgences toute la misère d'un bassin de population qui autrefois était répartie sur trois services. Il y a d'une part des heures d'attente avant de voir un médecin et ensuite le risque de rester des jours sur un brancard en attendant qu'un lit d'hospitalisation se libère", énumère le professionnel. Une situation qui, selon lui, débouche "forcément sur une violence des patients ou des familles". Le porte-parole du Snip critique également "l'hypocrisie du gouvernement" face à ce drame.
"Le gouvernement continue à nous couper les vivres et là, fait comme s'il n'était en rien responsable de la situation qui dégénère"
Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiersà franceinfo
Il réclame "des moyens pour l'hôpital". D'après lui, augmenter les caméras de protection "ne réglera pas le problème de fond qui est l'absence de moyens pour traiter correctement les patients afin d'éviter qu'une partie d'eux ne franchisse la ligne et n'agresse des soignants. Pour nous, ça ne fait pas partie des risques du métier, c'est inacceptable". Thierry Amouroux souhaite également plus de soutien de la part des directions hospitalières en portant plainte "systématiquement" dès qu'un soignant a été victime d'une agression.
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