France Télécom : débrayages suivis jeudi
De nombreux salariés de France Télécom ont débrayé jeudi à l'appel des syndicatsDe nombreux salariés de France Télécom ont débrayé jeudi à l'appel des syndicats
Cette mobilisation est intervenue au moment des obsèques du dernier salarié qui s'est suicidé lundi -le 24e depuis février 2008-, alors que le PDG du groupe, Didier Lombard, a vu sa position confortée par le gouvernement.
La ministre de l'Economie Christine Lagarde lui a renouvelé jeudi "sa pleine et entière confiance".
La veille, Xavier Darcos (Travail), avait déjà apporté son soutien au PDG. Seul Christian Estrosi (Industrie) a estimé jeudi que la direction était "sans doute un peu comptable de ce qui se passe", dénonçant "la modernisation à marche forcee". Les syndicats et la gauche avaient demandé sa démission. Les députés PCF exigent aussi une commission d'enquête parlementaire et les élus PS une mission d'information. Mais pour Patrick Ollier, président UMP de la commission des Affaires économiques de l'Assemblée, Mme Lagarde "a pris des dispositions, il n'est pas besoin d'une commission d'enquête pour prendre des mesures de bon sens".
"Que Mme Lagarde renouvelle sa confiance au PDG nous stupéfait", a déclaré Sud-PTT, tandis que FO a exigé "que l'Etat donne des moyens à l'entreprise" et la CFTC que "le PDG réactive le social dans l'entreprise". La CGT a estimé que "les dirigeants de l'entreprise sont responsables", mais que les changer "n'était pas forcément de nature à améliorer les choses". "Il faut que M. Lombard profite de cette confiance renouvelée pour trouver des solutions d'urgence", a renchéri la CFE-CGC.
Hommages dans toute la France au salarié de France Telecom qui s'est suicidé, et nombreux débrayages
Les syndicats avaient aussi appelé le personnel à deux journées d'actions, les 6 et 7 octobre. Les obsèques du fonctionnaire décédé lundi se sont déroulées à Vieugy (Haute-Savoie), en présence d'environ 300 personnes, une majorité de salariés de France Télécom . Elles ont été l'occasion d'hommages dans toute la France.
Toutes les boutiques France Télécom de Savoie, Haute-Savoie et Isère ont été fermées, des rassemblements ont eu lieu à Chambéry et Annecy. Environ 1.300 salariés ont débrayé dans le Rhône, et 250 personnes se sont rassemblées à Clermont-Ferrand, où les rideaux de boutiques ont été baissés, comme à Riom (Puy-de-Dôme).
A Paris, plusieurs sites étaient mobilisés, comme dans le XIe arrondissement, où quelque 230 salariés ont observé une minute de silence. "Ce 24e cas est la goutte d'eau qui fait déborder le vase", a expliqué Patrick Dubois, un salarié. A Marseille, où un salarié s'était suicidé en juillet, quelque 750 salariés ont aussi observé une minute de silence. Des salariés ont fait de même à Toulouse et à Bordeaux. "Pour nous c'était important d'être ensemble pour ce moment-là", a expliqué Déborah Sarremejean (CGT).
Des débrayages ont aussi eu lieu à Strasbourg, Metz et Nancy. A Besançon, où un salarié s'est donné la mort cet été, 90% des 400 salariés ont débrayé: "L'ambiance est exécrable", a déclaré Thierry Andrey (CGT). Même chose à Lille, Cambrai, Valenciennes, Troyes, Reims, ainsi que dans le grand Ouest, notamment à Rennes et Caen. "Ca a été très suivi, l'émotion va crescendo", a expliqué Sandrine Leroy (FO). "Il s'agit de mouvements spontanés", a souligné Pierre Morville (CFE-CGC). Xavier Major (CFDT) a salué "une grande mobilisation. J'espère que le PDG l'entendra".
Selon la direction, "toutes les facilités de services ont été accordées aux salariés qui souhaitaient participer aux minutes de silence".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.