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Fillon veut muscler les mesures anti-déliquance

François Fillon a annoncé vendredi le renforcement des mesures de prévention de la délinquance
Article rédigé par France2.fr
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L'Etat va accélérer sa politique de vidéosurveillance en doublant son budget à 20 millions d'euros en 2010. (© F2)

François Fillon a annoncé vendredi le renforcement des mesures de prévention de la délinquanceFrançois Fillon a annoncé vendredi le renforcement des mesures de prévention de la délinquance

A l'issue d'un comité interministériel, le premier ministre a présenté 21 mesures qui consistent surtout à accélérer les dispositifs déjà connus comme la vidéosurveillance, la sécurisation des établissements scolaires et la coordination avec les collectivités locales.

Le Parti socialiste a qualifié de "flop total" ce nouveau plan de prévention.

Avant d'exposer le "point central" que constitue selon lui la vidéo-surveillance, François Fillon s'est vu présenter un dispositif de 250 caméras installées dans une cité de Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine), un système ayant contribué selon la mairie à une chute de 40% de la délinquance sur la dernière décennie.

Accélérer la vidéosurveillance


"Dans son discours du 28 mai dernier, le président de la République a considéré que la prévention de la délinquance avait été insuffisante ces dernières années", a rappelé François Fillon lors d'une conférence de presse à la mairie de la ville.

L'Etat va donc accélérer sa politique de vidéosurveillance, rebaptisée vidéoprotection, en doublant son budget à 20 millions d'euros en 2010, ce qui représente un triplement du nombre de caméras afin de passer à 60.000 en 2011.

Pour faciliter sa mise en place, les centres de supervision pourront être partagés entre les communes et le coût des sytèmes de surveillance pourra être mutualisé entre bailleurs sociaux.
Les exigences de sécurité seront prises en compte dans chaque opération d'urbanisme via des études de sécurité publique.

Le gouvernement souhaite aussi accélérer la politique de "sanctuarisation des établissements scolaires" annoncée en mars dernier par le chef de l'Etat.

Les "diagnostics de sécurité", réservés au départ à une centaine d'établissements pour envisager l'installation de caméras et la sécurisation des clôtures, ont déjà été réalisés dans 1.881 collèges et lycées et seront étendus aux 8.000 établissements du pays.
Des "équipes mobiles de sécurité", composées selon les académies de 20 à 50 membres de l'Education nationale et de policiers à la retraite, pourront intervenir à la demande des chefs d'établissement. Elles ne seront pas armées.

Les maires bénéficieront de nouveaux outils de coordination avec la justice. Pour prévenir les cambriolages, les opérations de surveillance dites "tranquillité-vacances" seront étendues à toutes les vacances scolaires, et non plus seulement l'été.

Les bureaux d'aides aux victimes (aide psychologique et juridique), expérimentés depuis le mois de janvier dans 13 tribunaux de grande instance (TGI), seront étendus aux 50 TGI comptant le taux de délinquance le plus élevé.

Le PS pas du tout convaincu


La députée PS, Delphine Batho, proche de Ségolène Royal, a qualifié vendredi de "flop total" le plan de prévention de la délinquance présenté par le Premier ministre.

"On ne peut que déplorer l'indigence des mesures annoncées, qui pour l'essentiel ne sont pas des nouveautés mais du réchauffé", écrit la députée des Deux-Sèvres dans un communiqué. "Ces réponses traditionnelles ont déjà montré leurs insuffisances (...) ne répondent pas aux attentes des acteurs de terrain (...) et ne sont pas du tout à la hauteur de la montée des violences dans notre société", estime Mme Batho.

Elle fait valoir que le "coeur d'une politique de prévention nouvelle devrait être la lutte contre les violences juvéniles par le déploiement d'un encadrement éducatif renforcé s'attaquant à la racine des problèmes : absentéisme, décrochage scolaire, enfants à la dérive et incontrôlables, parents désemparés, absence de repères".

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