Cet article date de plus d'onze ans.

Famille recluse de Saint-Nazaire : le père mis en examen et écroué

Il est soupçonné de "privation de soins et d'aliments par ascendants sur mineurs" et d'"abandon matériel et moral de mineur".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
C'est dans un appartement de cet immeuble de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) que les pompiers ont découvert, le 5 janvier 2013, une famille vivant recluse depuis trois ans au moins.  (OLIVIER LANRIVAIN / MAXPPP)

Il a été écroué à l'issue de sa garde à vue. Le père d'une famille de quatre enfants trouvée recluse depuis plus d'un an dans un appartement à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) a été mis en examen vendredi 11 janvier pour "privation de soins et d'aliments par ascendants sur mineurs" et "abandon matériel et moral de mineur", a indiqué le parquet dans un communiqué.

A l'issue de sa garde à vue, le père, âgé de 51 ans, été déféré devant le parquet qui a requis l'ouverture d'une information judiciaire de ces mêmes chefs d'accusation à l'encontre des deux parents. Mais le procureur ne précise pas dans son communiqué quand la mère de famille, qui n'était plus en garde à vue, sera à son tour présentée au juge d'instruction.

Une peine passible de 2 ans d'emprisonnement

La situation de réclusion totale de la mère et des quatre enfants, âgés de 14 à 20 ans dans un appartement en permanence calfeutré, saturé d'humidité et de moisissures, a été découverte presque fortuitement par des pompiers répondant à un appel pour un malaise le 5 janvier.

"Un premier examen psychologique du père relève une personnalité psychorigide et un vécu persécutif", a indiqué vendredi le parquet de Saint-Nazaire. Les chefs de privation de soins et d'aliments par ascendants sur mineurs de 15 ans sont passibles de 7 ans d'emprisonnement et 100 000 euros d'amende tandis que l'abandon matériel et moral de mineurs relève d'une peine de 2 ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende. 

Pas de "manquement" de la justice

Cette famille de Saint-Nazaire avait fait l'objet à deux reprises d'un suivi socio-éducatif de plusieurs années supervisé par un juge pour enfants, et ce dès 1994, a rapporté l'AFP. Le couple parental avait été condamné en juin 2008 à 6 mois de prison ferme pour abandon matériel et moral de mineurs. Cependant, les parents n'avaient jamais ouvert la porte aux huissiers venus leur signifier la peine, ni répondu aux convocations du tribunal. Dès lors, la famille n'a plus du tout été suivie, ni par la justice, ni par les services sociaux, ni par l'Education nationale, tandis que loyers et factures continuaient à être payés.

La Chancellerie a néanmoins estimé vendredi qu'il n'y avait pas eu de "manquement" de la justice dans ce dossier.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.