Dominique Strauss-Kahn a reconnu dimanche avoir manqué un rendez-vous avec les Français à l'élection de 2012
Sur le plateau de TF1, il a reconnu avoir eu une relation "inappropriée" mais non tarifée et "sans violence" avec une femme de chambre dans un hôtel de New York. Une "faute".
Il ne sera "évidemment" pas candidat à la présidentielle mais reste libre pour une action future dans le domaine des réformes économiques induites par la mondialisation.
"J'ai tout perdu dans cette histoire", a-t-il ajouté. "Je comprends que cela ait choqué, je l'ai payé lourdement je le paie toujours".
"Ce n'est pas juste une faiblesse, c'est une faute morale", "ma légèreté, je l'ai perdue pour toujours", a-t-il dit, sur un ton combatif.
DSK a affirmé que lors de sa relation avec Mme Diallo, il n'y avait eu "ni violence, ni contrainte". Il n'a pas l'intention de négocier" dans la procédure civile intentée par son accusatrice. "L'existence de cette procédure civile montre bien les motivations financières qui sont derrière tout cela".
Comme on lui demandait s'il pensait avoir été victime d'un "piège", il a répondu: "Un piège? c'est possible, un complot, nous verrons...". Il a également réfuté "la thèse psychologisante" d'"un acte manqué" pour expliquer son comportement.
L'ancien patron du FMI a indiqué qu'il aurait souhaité avant l'affaire du Sofitel être candidat à la magistrature suprême. Un projet qui est "évidemment" fini. Il ne s'immiscera pas dans la primaire socialiste en vue de l'élection de 2012, tout en saluant Martine Aubry "comme une amie".
Dominique Strauss-Kahn rend un hommage appuyé à sa femme
DSK a rendu hommage à son épouse Anne Sinclair, une "femme exceptionnelle" sans qui il n'aurait "pas résisté". Il a concédé avoir eu "peur, très peur" et avoir été "humilié".
Au sujet de l'affaire Tristane Banon, il a assuré que l'écrivaine avait donnée une "version imaginaire" de leur rencontre.
Crise financière: "il faut prendre sa perte"
Face à la crise financière internationale, M.Strauss-Kahn a plaidé dimanche pour l'effacement pur et simple de la dette de la Grèce, reprochant aux Européens de ne pas "prendre la mesure de l'ampleur" de la crise qui ébranle toute la zone euro.
Il a reproché en creux aux dirigeants de la zone euro de "pousser le problème devant" en assortissant leurs prêts à Athènes d'exigences draconiennes en matière d'austérité.
"La boule de neige grossit et rend la difficulté de plus en plus grande et la croissance est de moins en moins là", a-t-il déploré.
Pour l'ancien patron du FMI, "il faut accepter de reconnaître qu'il faut prendre sa perte". Il a plaidé pour une "convergence budgétaire" dans la zone euro.
A la fin de l'interview, M.Strauss-Kahn s'est montré passionné par les grands problèmes mondiaux, les systèmes financiers, ainsi que celui de la "démographie" dans les pays "vieillissants", qui devront accueillir des migrants.
"Je ne suis candidat à rien et dans ces conditions, je vais d'abord me reposer, je vais retrouver les miens, je vais prendre le temps de réfléchir. Mais toute ma vie a été consacrée à essayer d'être utile au bien public et on verra", a-t-il conclu.
Réaction
L'Express, qualifié de "tabloïd" par Dominique Strauss-Kahn dimanche sur TF1, "ne s'est jamais écarté des faits" dans le traitement de l'affaire impliquant l'ancien patron du FMI, a assuré auprès de l'AFP, Christophe Barbier, directeur de la rédaction du magazine.
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